Deux mois après avoir été recruté comme joker médical, Gavin Henson a effectué sa première sortie avec Toulon samedi. Aligné 80 minutes et auteur d’un essai contre le Stade Français, le Gallois s’est régalé. Ses dirigeants savourent.

« Une journée merveilleuse. » Recruté comme joker médical le 3 février, Gavin Henson a, enfin, disputé son premier match avec Toulon samedi à Mayol. Titulaire au poste de premier centre, le Gallois n’a pas manqué ses débuts en inscrivant un essai, à la 67eme minute, lors de la victoire contre le Stade Français (38-10). Alors forcément, après plusieurs semaines à piaffer d’impatience à cause d’une blessure à un mollet, il savoure tout simplement son bonheur. Du cauchemar au rêve en quelque sorte. « Oui, c’est ça, confirme-t-il. Le rêve est devenu réalité. Je fais marquer, je marque, je joue 80 minutes… Je me sens très bien intégré. Il reste maintenant quelques matchs. J’espère pouvoir les disputer en tant que titulaire. » Dans le pire des cas, Henson peut encore espérer porter à trois reprises le maillot du RCT à domicile contre Toulouse et Perpignan puis à Montpellier. Mais si les Varois venaient à se qualifier, l’ancien joueur des Ospreys et des Saracens pourrait prolonger l’aventure lors des phases finales. Et ainsi espérer faire partie de la sélection galloise retenue pour la Coupe du monde cet automne en Nouvelle-Zélande.

« C’est le meilleur endroit au monde pour jouer au rugby, lançait-il samedi après avoir quitté la pelouse de Mayol. C’est génial d’avoir une opportunité de jouer ici. Je suis si content. Et puis si tout va bien, j’aimerais finir ma carrière ici. Contre le Stade Français, c’était comme un match international, ou encore un match international de football. C’est vraiment super de sentir les supporters derrière l’équipe. J’ai maintenant hâte de jouer le prochain match à Mayol. » Non qualifié pour la H Cup, et donc pour le quart de finale contre Perpignan samedi à Barcelone, Henson a marqué des points si l’on en croit Philippe Saint-André. « Défensivement, il a été solide, il a eu des bons timings. C’est le vrai premier match qu’il fait en deux ans en tant que n°12. C’est sa place préférée. Il a été élu meilleur joueur du monde il y a 4-5 ans. On voit qu’il a du talent. Il faut juste qu’il reste concentré sur le rugby, qu’il ne pense qu’à ça. Je lui avais dit avant qu’il arrive qu’il fallait qu’il mange rugby, boive rugby, dorme rugby, rêve rugby. Il le fait. Il revient d’une grave blessure, mais aujourd’hui, chapeau. »

Aligné à ses côtés, l’ouvreur anglais Jonny Wilkinson s’est montré élogieux sur son nouveau partenaire dont le parcours a également été fait de hauts mais beaucoup beaucoup de bas. « Gavin a très bien joué, il a montré qu’il avait les capacités de faire ce dont on a besoin. Il peut passer le ballon, le taper, prendre les décisions, diriger l’équipe et le match. On est très content de l’avoir dans l’équipe ». Le président Mourad Boudjellal ne dira évidemment pas le contraire. Lui qui rêve tant de réussir le même coup qu’avec « Wilko ». « Il n’avait quasiment pas joué depuis deux ans, si ce n’est un peu avec les Saracens, mais avait beaucoup dansé… Mais il n’avait pas oublié le rugby. Ce n’est pas encore le Gavin Henson du pays de Galles que l’on voit sur Youtube mais c’est un bon joueur qui a marqué un essai et amené un autre. C’était une pioche et il faut que ça reste comme ça jusqu’à la fin de la saison. Et peut-être que l’on me donnera un titre de guérisseur… » Voire carrément le Bouclier de Brennus ?