Bobby Skinstad, ancien capitaine emblématique des Springboks et désormais dirigeant de Béziers, a levé le voile sur l’une des relations les plus électriques du rugby sud-africain.

Invité d’un podcast britannique, l’ex-troisième ligne a raconté sans filtre ses années de rivalité virulente avec Rassie Erasmus… tout en reconnaissant aujourd’hui le rôle majeur joué par l’actuel sélectionneur des Boks dans la transformation du rugby sud-africain. Propos rapportés par Midi Olympique.

L’ancien capitaine des Boks n’a pas cherché à enjoliver le passé.Il décrit leur relation de joueurs comme profondément conflictuelle. Extrait :

« Nous étions en compétition pour le même poste, le numéro 7. J’étais tellement arrogant que je ne croyais en rien d’autre qu’en ce qui était le mieux pour moi ; et il en faisait probablement de même. »

Les deux hommes, dont les carrières se sont croisées entre la fin des années 1990 et le début des années 2000, ont entretenu une inimitié nourrie par une concurrence féroce.

Skinstad illustre cette tension par des scènes surréalistes vécues en plein match… au sein de la même équipe. Extrait :

« Je pourrais facilement vous sortir des anecdotes où il m’a donné un coup de poing dans un ruck alors que nous étions dans la même équipe en sachant que j’ai fait la même chose. »

Après leurs carrières respectives, les murs semblent être tombés progressivement. Skinstad explique comment l’évolution d’Erasmus comme entraîneur l’a fait changer de regard. Extrait :

« On a définitivement enterré la hache de guerre car j’étais commentateur pendant dix ans, pendant qu’il s’aguerrissait en tant qu’entraîneur. J’ai donc pu constater son évolution et le travail qu’il a accompli. Franchement, le respect que j’ai pour lui est immense : il m’a vraiment influencé par son travail acharné, son implication, sa compréhension, ses compétences… Ce type a perfectionné son art. »

Aujourd’hui, Skinstad reconnaît l’apport colossal du sélectionneur des Springboks. Extrait :

« Il a travaillé incroyablement dur pour faire de l’équipe nationale un élément essentiel qui procure un sentiment de bien-être à la plupart des Sud-Africains. Avant, c’était un petit public blanc ; maintenant, tout le pays s’arrête quand les Boks sont sur le terrain. »

Une déclaration d’autant plus forte que Skinstad assume ne pas avoir d’affinités personnelles avec Erasmus.