Le talonneur du SU Agen, Jalil Narjissi s’est confié sur le site petitbleu.fr suite à la lourde défaite face au Rugby Club Toulonnais, samedi après-midi, sur le score de 52 à 13.

Le joueur Agenais analyse les raisons de cette défaite face à Toulon. Il rappelle que les deux clubs n’ont pas les mêmes moyens. Extrait:

Jalil Narjissi, c’était très compliqué face à Toulon. On a vu qu’il y avait une classe d’écart entre les deux équipes. Est-ce qu’à un moment donné, ce n’était pas trop difficile sur le terrain ?

C’est vrai qu’on s’est accroché du mieux qu’on peut mais on ne peut pas dire le contraire, c’est un étage au-dessus. On ne va se voiler la face. On savait à quoi s’attendre. Eux sont venus faire ce qu’ils étaient venus faire. On voit l’écart qu’il y a entre le haut niveau et notre place.

Cela ne va pas être trop difficile de se remotiver pour les deux derniers matchs de la saison ?

Ce n’est même pas une question de motivation ! Même si tout au long de la saison on a eu énormément de défaites, si les gars ont un problème de motivation, il ne faut pas qu’ils viennent lundi. Il faut qu’ils restent chez eux. Je ne pense pas que le problème vient de là, les joueurs ont tout donné aujourd’hui. Il y a plusieurs étages de différence entre eux et nous.

Il y a le public, il y a l’ambiance, ici à Agen c’est le rugby avant tout, Toulon avant c’était l’égal d’Agen, qu’est-ce qui manque ?

Toulon a mis les moyens. Depuis qu’ils sont remontés de Pro D2 ils sont en pleine puissance. Nous, on fait avec nos moyens. On voit la différence entre les moyens d’un club qui a les ambitions pour exister et les moyens d’un club pour naviguer.

Ce n’est pas frustrant ?

Bien sûr que si. Agen a toujours été une terre de rugby. Les moyens il en faut de plus en plus. On dit que nous sommes un petit village gaulois, mais le petit village gaulois il peut exister. Il faut se donner les moyens.

Et est-ce qu’avec les mêmes moyens on peut faire mieux qu’actuellement ?

Il faut voir l’environnement. Il y a La Rochelle, il y a Bordeaux qui se sont donné les moyens, qui ont investi et au bout ils arrivent à exister. Nous, il faut beaucoup plus pour pouvoir exister en Top 14.

Qu’est-ce que vous entendez par «beaucoup plus» ?

Il faut être ambitieux, il faut cibler son recrutement, garder les jeunes qu’on forme. On a des bons joueurs qui sont arrivés comme Sadie, comme l’année dernière Paris, mais cela ne suffit pas.

Ce qui veut dire qu’il faut être très malin dans le recrutement, peut-être un peu plus qu’on ne l’a été cette saison ?

Je dirais que si l’on veut exister, il faut se donner les moyens. Ne pas tirer toujours sur les joueurs. C’est trop facile. Même si c’est nous qui sommes sur le terrain, les joueurs essaient de tout donner. On joue dans notre cour. Si on veut exister plus haut, il faut mettre les moyens tout simplement

C’est-à-dire que l’année prochaine Agen jouera quand même pour remonter en Top 14 ou va plutôt essayer de se maintenir en Pro D2 ?

Il faut poser la question au manager, Mathieu Blin. Moi je suis simple joueur. Je ne fais pas partie des décideurs. C’est sûr que si on me demande mon mot à dire, je dirais ce que j’en pense, tout simplement.

Alors qu’est-ce que vous en pensez ?

J’attends qu’on me pose la question et je vous répondrai après.