
Jean-Baptiste Élissalde vide son sac après la saison catastrophique du Stade-Toulousain
Jean-Baptiste Élissalde vide son sac après la saison catastrophique du Stade-Toulousain
Le jeudi 27 juillet 2017 à 22:08 par David Demri
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L’ex-entraîneur des arrières du Stade-Toulousain, Jean-Baptiste Élissalde s’est confié dans les colonnes de L’équipe au sujet de la saison catastrophique 2016 / 2017 du club de la Ville Rose.
Celui qui a quitté Toulouse cet été a accepté de revenir les raisons de cet échec. Il estime s’être maladroitement comporté lors de l’arrivée du manager Ugo Mola. Extrait:
« On ne le vit jamais bien, surtout après quinze ans. C’est une remise en question de ta légitimité et de tes compétences. Mais je n’ai jamais fonctionné en m’apitoyant sur mon sort. Sur mes deux dernières années passées avec Guy Novès et William Servat, le management faisait plus partie de mes prérogatives. Je faisais les retours sur la performance du week-end, les analyses sur notre adversaire à venir, je menais aussi les séances collectives et celles des trois-quarts. Les joueurs étaient à mon écoute, très souvent, même si j’essayais de leur transmettre l’envie d’en découdre. C’est un rôle qui use, et mon discours quotidien passait de plus en plus difficilement. Quand Ugo Mola est arrivé, je me suis – peut-être maladroitement défaussé de cette responsabilité parce que ç’avait été lourd pendant deux saisons. J’ai voulu redevenir un adjoint, me concentrer exclusivement sur le contenu des séances, le terrain. J’en avais parlé franchement avec lui, notamment lors de ma prolongation l’année dernière. »
Jean-Baptiste Élissalde l’explique clairement: la saison dernière, les joueurs étaient les chefs. Selon le technicien Français, le staff ne cessait de se rassurer en disant que « ça irait mieux demain ». Extrait:
« Je me souviens d’un stage à Canet-en-Roussillon en fin de saison 2016. J’arrive là-bas et je retrouve une équipe en mode stage de pré-saison pour tisser du lien, mais certainement pas pour préparer une phase finale. Les joueurs étaient les chefs ! La rentrée 2016-2017 arrive et on repart sur les mêmes bases avec le résultat que chacun connaît. Je savais que nous devions être beaucoup plus drastiques avec les joueurs. Et puis je n’en pouvais plus des : « Ça ira mieux demain… », « ce n’est pas grave… », « on a fait des bonnes choses… ». Tout cela me pesait, aux joueurs aussi. Malheureusement, on n’a pas su évoluer. On avait de très bons écoliers. Mais cela ne suffit pas dans notre rugby. Il faut aussi du caractère ! Les mecs avaient à cœur de bien faire, on n’a pas été assez durs avec eux pour générer toute cette tension prête à éclater sur le terrain ensuite. Notre maladresse ou notre bêtise est d’avoir voulu faire le même jeu avec des joueurs et des équipes très différentes dans leurs profils. Cela crée de la confusion dans l’esprit des joueurs. Avec les défaites, tout s’est amplifié et les doutes sont arrivés. Après notre défaite contre Brive (19-21, 20e journée) où notre équipe sombre alors qu’elle a toutes les cartes en main en première mi-temps pour gagner, il y avait encore moyen de sauver la saison. J’ai rencontré mon équipe, Ugo, Fabien et le président Bouscatel. Je les ai confrontés à ces questionnements, à notre façon de manager les mecs et à ces fameux : « Ça ira mieux demain… » Certainement qu’Ugo l’a pris pour une attaque personnelle, mais c’était pour le bien de l’équipe. Je sentais bien qu’avec tout ce qui était dit par les joueurs ou qui filtrait à l’extérieur, c’était latent. Je l’ai exprimé et je l’ai pris dans la figure. »
Selon Jean-Baptiste Élissalde, le staff Stadiste aurait dû être plus sévère avec les joueurs durant la saison. Extrait:
« Il fallait rentrer très fort dans la gueule des joueurs, remettre un peu d’autorité. J’en suis convaincu. Même eux se plaignaient de ce manque. Il n’y avait aucune crainte d’aller en vidéo, de faire tomber un ballon à l’entraînement ou de prendre une pénalité. Performer c’est bien se préparer physiquement, mentalement, tactiquement, mais aussi et surtout avoir du caractère. Je n’ai que trop rarement ressenti ce sentiment de révolte. Et, nous, on ne l’a pas transmis non plus à l’équipe. On a fait du ménagement pas du management, du social participatif alors qu’il fallait de l’autoritaire et du paternaliste. »
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