Le consultant rugby de Rugbyrama, Jean-Baptiste Lafond a fait sa rentrée en ce lundi 30 août 2021.

L’occasion pour l’ancien international Français d’évoquer le transfert qui a fait le buzz ces derniers jours : l’arrivée de Cheslin Kolbe au Rugby Club Toulonnais en provenance du Stade-Toulousain.

Lors d’un long monologue, ce-dernier explique pourquoi le Sud-Africain a décidé de quitter Toulouse pour Toulon.

Il explique pourquoi Toulouse a refusé de céder « aux caprices » de la star des Springboks.

Enfin, il estime que Cheslin Kolbe n’aura pas autant de bons ballons à jouer du côté de Toulon que ce qu’il en avait du côté de Toulouse. Pour lui, le Springbok ne sera pas aussi bien mis en évidence au sein du Rugby Club Toulonnais. Extrait:

« C’est à Toulouse que depuis trois ans, Cheslin Kolbe soulève le Bouclier de Brennus. A Toulouse, on parle beaucoup de cette affaire Kolbe. Toulouse, Kolbe or not Kolbe ? Not Kolbe! Et on va vous expliquer pourquoi ! 

Pourquoi Kolbe est parti ? Soyons franc et précis : il est parti pour le caramel, pour l’argent, pour le pognon et ça se comprend ! Une carrière professionnelle c’est court, c’est très très court, ça dure cinq, six ou sept ans et il faut mettre du bois de côté pour les longs mois de retraite et d’hiver qui s’annoncent après la carrière. Donc je comprends Kolbe. Il a une proposition autour d’un million d’euros alors qu’il touchait 600 000 euros à Toulouse. Il ne peut pas résister à une augmentation pareille. La morale de l’histoire, c’est que le pognon dirige tout.

Connaissant un peu Didier Lacroix, je ne l’imaginais pas du tout monter au cocotier. On a essayé de le faire monter au cocotier, un cocotier à un million d’euros. Et il a dit non ! Le président Lemaître a accepté de monter en haut du palmier à Toulon, il a dit oui. Mais à plus de 650 000 euros, ce n’était pas possible pour le Stade-Toulousain. A 650 000 euros, Didier Lacroix a décidé de dire non, de fermer la trappe et d’arrêter de discuter car personne n’est indispensable au Stade-Toulousain ! Vous pouvez tous vous barrez car personne n’est indispensable ! Puis il y a des jeunes derrière qui poussent. Et un ailier droit ça se trouve. Alors il n’y aura pas le crochet intérieur, la vivacité, la folie et les appuis de Kolbe, son opportunisme. Il peut jouer 10, 15, ailier… Mais Didier s’en fout. Le club continuera de vivre et pourquoi pas d’être champion de France la saison prochaine.

La perte sentimentale de Kolbe aurait été plus importante l’année dernière après avoir effectué une saison de folie. Cette année, il n’a pas fait une saison exceptionnelle mais il est exceptionnel en finale. Contre La Rochelle il est exceptionnel avec un drop de 50 mètres. Il n’était rien avant d’arriver à Toulouse. Il était un petit bout de pain, un grain de riz. Qui a révélé et a fait connaître Cheslin Kolbe ? C’est le Stade-Toulousain ! Moralement, c’est une catastrophe car il n’y a plus d’attache, plus de sentimentalisme. Kolbe a vidé son vestiaire il y a un mois et demi sans ne dire aurevoir à personne alors qu’il vient de passer quatre ans fabuleux. Il a été le soleil de Toulouse pendant quatre ans et il est parti comme ça…

Je lui souhaite bon vent, mais je suis sûr que dans cette histoire, c’est le Stade-Toulousain qui fait la bonne affaire ! Puis Toulon se met une telle pression car ils ne se sont plus qualifiés depuis trois ans. Je ne suis pas sûr que Kolbe ait autant de bons ballons à Toulon qu’à Toulouse et qu’il soit autant mis en évidence. Je n’en suis pas sûr.

Les trois présidents du Top 14 âgés et milliardaires, à savoir celui du Stade-Français, du Racing et de Toulon commencent, en particulier celui de Toulon, à sentir l’odeur des écuries. Et quand on sent l’odeur des écuries, on accélère sur le cheval. Il a envie de rapporter le Bouclier, il a envie de soulever le Bouclier. Donc c’est la course aux armements. Il ne peut y avoir que de petits regrets de la part de certains supporters de Toulouse mais je pense que l’ensemble des supporters du Stade-Toulousain fait confiance au club et à Didier Lacroix. L’institution traversera des décennies au détriment des caprices de grandes ou de petites stars. A Toulouse, la star c’est le collectif ! »