Le Stade Rochelais s’est imposé de justesse sur la pelouse de Vannes (30-29), un succès précieux dans la course au Top 6, mais loin d’être rassurant. Jean-Pierre Elissalde, ancien entraîneur du club, a livré une analyse lucide de cette rencontre poussive, tout en se projetant vers un choc déterminant face à Montpellier dimanche soir (21h05).

La victoire en Bretagne n’a pas masqué les nombreuses imperfections du jeu maritime. À ses yeux, le score final ne reflète pas la physionomie d’une partie globalement dominée par les locaux. “Quand on prend 29 points, normalement, on ne doit pas gagner”, a-t-il rappelé via Ici La Rochelle, en citant les propos de Ronan O’Gara, le manager rochelais, au coup de sifflet final.

Si l’essentiel a été assuré sur le plan comptable, les Maritimes ont frôlé la correctionnelle. Pour Elissalde, les faiblesses aperçues dans le jeu d’avants sont symptomatiques d’un manque d’ascendant physique et stratégique. “On s’en tire bien”, reconnaît-il, soulignant le rôle décisif du drop salvateur d’Antoine Hastoy en fin de match.

La lucidité de l’analyse ne laisse pas place à l’auto-satisfaction. Les erreurs à répétition ont pesé lourd dans la balance, offrant à Vannes l’opportunité de recoller au score.

Désormais tourné vers la réception de Montpellier, Jean-Pierre Elissalde insiste sur l’importance de cette confrontation directe, qui pourrait s’avérer décisive. Le MHR, en net regain de forme, a récemment dominé l’UBB et semble prêt à jouer les trouble-fête en cette fin de saison. “Montpellier revient du diable Vauvert”, note l’ancien technicien rochelais, conscient du danger que représente cette équipe.

Il appelle à une prestation sérieuse et rigoureuse de ses anciens protégés : “Il va falloir se le construire, et le faire sérieusement avec les avants.” Une injonction claire à retrouver la maîtrise dans le combat, secteur clé face à une formation montpelliéraine solide devant. “C’est une équipe qui est très forte devant, avec un banc riche”, prévient-il.

Elissalde se veut néanmoins optimiste quant aux chances rochelaises d’intégrer les phases finales : “Si le Stade gagne ses trois prochains matchs, il est dans les 6, peut-être même pas loin des 4 ou 5.” Une dynamique victorieuse permettrait aux Jaune et Noir de ne plus dépendre des résultats des autres équipes. “Si nous avions perdu à Vannes, on dépendrait des autres résultats. Là, on a notre destin en main”, analyse-t-il avec lucidité.

Avant le rendez-vous capital de dimanche, le technicien insiste sur la nécessité d’élever le niveau global de l’équipe, tant physiquement que mentalement. “Il va falloir avoir tous les gros arguments pour se donner les chances d’être au plus haut dans cette phase finale”, conclut Jean-Pierre Elissalde.

Le message est clair : à trois journées du verdict, plus rien ne peut être laissé au hasard.