Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique de ce jour, le deuxième ligne Jocelino Suta a expliqué que l’équipe ne voulait en aucun cas passer à travers ce quart de finale Européen contre le Leinster.

Par ailleurs, le joueur Toulonnais ne pense pas que le RCT est favori étant donné que le Leinster va aligner une grande partie de l’équipe d’Irlande à Mayol. Néanmoins, il rappelle la volonté du groupe de conserver son trophée européen. Extrait:

La victoire face à Toulouse semble être un réel soulagement…

C’est le moins que l’on puisse dire. Et pour deux raisons. D’abord, sportivement, on jouait un peu notre avenir en Top 14. Compte tenu des échéances qui nous attendent, nous devions absolument l’emporter, autrement, nous n’étions plus maîtres de notre destin et il aurait fallu aller chercher la qualification à Barcelone face à l’Usap et à Bordeaux. De plus, compte tenu de ce qui nous attend dimanche face au Leinster, c’est très bien pour la confiance de battre une équipe comme le Stade toulousain. Pour tout joueur français, battre Toulouse reste un événement. Avec ce succès, tu peux travailler avec le sourire, avec certaines certitudes même si, attention, samedi dernier nous sommes passés complètement à côté de notre entame de match et nous n’aurons pas le droit de rééditer ce genre de prestation face aux Irlandais.

Cette saison, le paquet d’avants toulonnais semble moins rayonnant que l’an passé. Il fait moins peur. Quelle en est la raison selon vous ?

On fait moins peur ? Ne vous inquiétez pas pour nous, on bosse ! Je crois que cette année, nous n’avons pas été épargnés par les blessures. Tu ne peux pas perdre des garçons comme Sheridan, Bruni, Botha, Masoe ou Lobbe sans qu’il n’y ait pas de conséquences. Moi-même, j’ai été éloigné des terrains un mois et demi en raison d’une blessure au mollet qui a mis du temps à cicatriser. Il y a eu moins de turnovers et les entraîneurs ont dû tirer sur la corde de certains qui ont enchaîné les matchs. Après, Toulon est attendu chaque week-end que ce soit en Top 14 ou en H Cup. A chaque fois, pour nos adversaires, c’était l’affiche du mois. Il nous a fallu prendre conscience de cela. C’était nouveau. Jusqu’à présent, on était toujours les outsiders. Depuis deux ans, on arrive à se maintenir au sommet et du coup, chaque week-end, tu joues une « finale ».

Etes-vous favori alors face au Leinster ce dimanche ?

Non, et puis lors des matchs de phases finales, la notion de favori ne veut plus rien dire. En face, c’est quasiment la sélection d’Irlande. Celle qui vient de gagner le Tournoi. Si nous parvenons à l’emporter, on pourra dire que l’on a gagné le 6 Nations (rires). Plus sérieusement, le Leinster, c’est des internationaux à tous les postes.

Avez-vous envie de mettre à la retraite Brian O’Driscoll ?

Nous ne raisonnons pas comme cela. Nous avons envie de revivre les émotions vécues l’année dernière. Toute cette épopée qui avait débuté par un gros match de notre part à Mayol face aux Tigers. Alors, on ne se focalise pas sur O’Driscoll. Et puis avez-vous vu le paquet d’avants irlandais ? C’est très, très costaud. Devant, nous devons nous attendre à un très gros combat.

On a l’impression que depuis la défaite face à Grenoble, le RCT a modifié son plan de jeu. Moins de combat au près et plus de large-large. Vous avez par exemple cherché à prendre les Toulousains sur les extérieurs…

Je crois surtout que l’on sait s’adapter à nos adversaires et au climat. Le beau temps semble revenir. Toulouse était venu pour nous prendre devant. Ce qu’ils ont fait d’ailleurs notamment à cause de nous, les gros, qui avons raté notre entame. Après, je ne vais pas vous révéler notre plan de jeu, mais c’est sûr que des garçons comme Giteau, Mermoz, Smith et Habana sont plus faits pour impulser de la vitesse que pour aller percuter.

Vous êtes vous-même un deuxième ligne qui se déplace beaucoup…

Mais je n’oublie pas le combat. Dimanche, je devrais d’abord et avant tout me concentrer là-dessus. Etre précis dans mes interventions, ne pas faire de faute. En phase finale, la moindre faute de main ou de discipline se paie cash. Après, la trêve pour les non-internationaux du Tournoi des 6 Nations m’a fait du bien. Je me sens très bien. J’ai du gaz, de la fraîcheur. Je suis prêt pour les gros matchs.

On vous sent impatient…

Et comment ! Nous jouons au rugby pour vivre ce genre de match. Dans des stades pleins, avec une ambiance de folie, nos supporters
derrière nous. C’est pour cela qu’à Mayol, on n’a pas le droit de passer au travers. Et puis, je le répète, ce que nous avons vécu la saison dernière, nous en voulons encore. Et encore plus !