À seulement 20 ans, Joé Quere-Karaba s’impose peu à peu comme l’une des révélations du RCT.

Doté d’une puissance rare et d’une vitesse étonnante, le jeune troisième ligne impressionne déjà par son potentiel.

Mais son ascension n’a rien d’un long fleuve tranquille : elle s’est construite dans l’effort, l’abnégation et les remises en question.

Interrogé via Var-matin, il se souvient de son baptême du feu à Mayol.

C’était samedi dernier contre Castres :

« Il y avait forcément des émotions. J’ai travaillé dur pour en être là, savoir que j’allais faire ma première à Mayol, face à Castres et au public toulonnais, c’était juste incroyable. On repense à tout ce que l’on a traversé. »

Auteur d’une belle prestation, Joe Quere-Karaba a expliqué avoir rudement travaillé pour mériter sa place en tant que titulaire. Extrait:

« Pierre Mignoni ? Il connaît mes qualités. Mais il me manquait ces bases-là. Le travail dans la zone de ruck, au plaquage, en défense… J’ai fait un focus là-dessus pour lui montrer que j’étais capable d’être bon dans ces secteurs. Avant, je pense que j’étais plus du genre à toujours vouloir jouer au ballon, en oubliant ce qui était vraiment important, à savoir la zone de combat. »

La saison dernière, l’affaire n’était pas gagnée. Et pour cause, le staff Toulonnais décidait de l’envoyer jouer avec l’équipe de France à VII.

Joé Quere-Karaba avoue avoir eu du mal à accepter la situation. Extrait:

« Au début, quand je l’ai appris, j’étais sceptique. Mon objectif était de matcher en Top 14 et je pensais qu’on me mettait au garage. J’avais un peu la tête dans les chaussettes. »

Mais il a rapidement changé d’avis. Extrait:

« Dès le premier entraînement, j’ai compris que ça allait être un tremplin. J’y ai vu tout ce que j’allais pouvoir bosser. Puis je me suis dit que si Cheslin Kolbe, Kwagga Smith, Ardie Savea ou Gabin Villière. Quand ils sont arrivés là où ils en sont aujourd’hui, c’est que le 8 leur avait forcément apporté quelque chose. »

Pierre Mignoni confirme. Extrait:

« Le rugby à VII me l’a vraiment transformé. Le VII n’était pas une voie de garage pour lui, mais plutôt de progression. »

Il avoue avoir beaucoup appris. Extrait:

« Jouer contre des pères de famille lancés à pleine vitesse, ça forge le corps ! Contre Bordeaux, l’an dernier, je m’étais fait ouvrir dans tous les sens sur les rucks. Je suis désormais plus à l’aise. Puis, j’ai aussi pris en maturité dans mon jeu et dans la vie de tous les jours. J’ai l’impression d’être un autre homme. »

Il est conscient qu’à Toulon, la concurrence se veut rude en troisième ligne. Extrait:

« Il y a Lewis Ludlam, Zach Mercer, Charles Ollivon et Esteban Abadie qui ont leur carrière. Après, je pense qu’une rotation va s’installer avec Patrick Tuifua, Jules Coulon et moi. Tout dépendra du jeu qu’on voudra mettre en place ou de l’équipe que l’on jouera. »»

Encore en apprentissage, le jeune troisième ligne ne brûle pas les étapes. Mais entre vitesse, puissance et mentalité de travailleur, il a déjà conquis le public de Mayol.