Dimanche soir, l’ouvreur Bayonnais Joris Segonds a offert la victoire à son équipe, grâce à un drop inscrit contre le Rugby Club Toulonnais, à la dernière minute de jeu.

Interrogé via Midi Olympique, le numéro 10 de l’Aviron Bayonnais a exprimé sa grande joie.

Il avoue être soulagé. Extrait:

Déjà, nous sommes soulagés de continuer cette invincibilité. Tout le monde en parle donc on n’a pas envie de s’écrouler à la maison. Tout le monde veut venir gagner ici. Là, on a deux grosses réceptions avec Toulon puis Toulouse. Aujourd’hui, on recevait une équipe de Toulon frustrée de ne pas avoir joué la semaine dernière. Certains joueurs nous l’ont dit, ça les pénalise car ça leur coupe les vacances. Je peux les comprendre.

En tout cas, je pense qu’on s’est rassuré dans le jeu. Contre Perpignan et Montpellier, c’était assez brouillon. Aujourd’hui, en première mi-temps, je pense qu’on a un peu retrouvé le Bayonne de la saison dernière. Ça fait du bien dans les têtes. Devant, nous avons été conquérants, nous avons montré un sacré visage et c’est de bon augure pour la suite.

Il revient sur son drop qui a délivré tout un peuple. Extrait:

C’est plus facile, quand ça passe, d’être le patron. Il ne faut pas oublier qu’il y a des fois où j’en loupe quelques-unes. L’an dernier, j’ai eu un passage à vide. Là, je suis très content, mais je n’oublie pas que les échecs arrivent et ce n’est pas le même scénario.

Nous sommes à égalité. Sur la mêlée, on avait parlé de le tenter direct. Il reste trois minutes, Esteban (Capilla) joue en huit. On se dit qu’il va nous mettre de l’avancée. Herschel (Jantjies) a bien manié ça et les gros aussi. On parle du drop, mais les avants font l’effort, ils font douze ou treize temps de jeu, sans prendre une pénalité… On ne se rend pas compte, c’est un énorme effort. Pour ça, ils ont été forts. J’ai eu de la chance, car aujourd’hui, il passe et tant mieux, ce n’est que du bonus, mais des fois, il est passé à côté. Ce soir, tout est beau, tout est rose, on a gagné, on prend les quatre points et c’est le plus important.

Il affirme que Baptiste Serin avait tout décelé. Extrait:

Je pense que Baptiste Serin avait vu, avant moi, que j’allais taper un drop. Il était en permanence dans l’axe, je le voyais, il faisait que me pister et essayait de monter. Mine de rien, il y a la barrière de la langue avec Herschel (Jantjies) : “à droite, à gauche”. Sans faire gaffe, je ne parlais que français à la fin, mais Herschel s’est bien adapté et il sort le ballon au moment où je le demande. C’était la meilleure occasion pour le taper, c’est passé donc tant mieux. On a fait preuve de patience et sur les matchs précédents, nous avions pêché dessus.

Il ne le cache pas : Camille Lopez l’aide énormément au quotidien. Extrait:

Camille m’aide énormément, on a joué ensemble l’an dernier, il m’apportait déjà beaucoup. Je me rappelle avoir joué ici sur un match où Camille (Lopez) avait mis la pénalité de la gagne, lorsque j’étais encore à Paris. Le stade s’était levé. Ce sont des moments, quand tu joues ici, que tu as envie de voir. À la fin du drop, ça fait un pincement au cœur, ça fait plaisir. Remercier les avants comme ça, c’est la meilleure des manières. Sans les gros, on n’aurait pas gagné.

Pour conclure, il avoue avoir explosé de joie lorsque son drop est passé entre les perches. Extrait:

Dès que je le tape, je le vois partir et je vois qu’il y est. Dans ma tête, c’est l’explosion de joie, mais après, je fais abstraction, parce qu’il reste 40 secondes. Il faut assurer le coup d’envoi car il n’y a que trois points d’écart. On a mis les barrières pour ne pas prendre de points. On s’en sort bien sur la dernière mêlée, la pièce est tombée du bon côté. Pourvu que ça dure.