Josaia Raisuqe sera dans les têtes Castraises, samedi soir à Mayol

Josaia Raisuqe sera dans les têtes Castraises, samedi soir à Mayol

Le vendredi 13 juin 2025 à 11:16 par David Demri

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Le Castres Olympique aborde le barrage de Top 14 (samedi, 21h05) à Toulon avec en mémoire son ailier tragiquement disparu Josaia Raisuqe. Avec pudeur, mais aussi force, le groupe tarnais n’élude pas un drame qui a changé pour toujours les relations entre ces joueurs.

Au coup d’envoi du match à Toulon, trente-sept jours vont séparer les Castrais de ce funeste jeudi 8 mai, au matin de la terrible nouvelle qui frappa ce groupe. À quelques centaines de mètres de leur centre d’entraînement, leur coéquipier Josaia Raisuqe perdait la vie dans un accident de voiture, percuté par un train après avoir franchi les barrières de sécurité.

De la sidération – une journée entière de chagrin passée ensemble – à l’hommage le samedi suivant, au retour sur le terrain à Bordeaux neuf jours après, puis un quotidien à affronter, jamais ce groupe ne serait le même.

« Ça nous a tous marqué, ça nous marquera à vie je pense. Enfin j’en suis même sûr », avoue le demi d’ouverture Louis Le Brun.

Des jours durant, ces joueurs ne se sont pas quittés. Entraînement le jour, ensemble le soir, emploi du temps répété maintes et maintes fois pour panser les blessures de l’âme. Autour de la communauté fidjienne, des Nakarawa, Cocagi, Botitu, mais aussi d’autres compatriotes venus d’autres clubs, professionnels ou amateurs, ils ont passé des heures et des heures ensemble, hors du rugby.

« Ça nous a vraiment permis de créer des liens avec la communauté fidjienne et ça, moi je le prends plutôt comme un cadeau venu de sa part », avoue le 2e ligne Florent Vanverberghe. « Parce qu’on a passé des moments avec les Fidjiens, chez les Fidjiens, qu’en temps normal on ne passe pas. Et c’était vraiment magique de vivre ces moments-là ».

 « Ça nous a permis de montrer qui on était »

Les relations, la solidarité, le partage sont souvent des mots mis en avant par les joueurs de rugby quand ils évoquent leur collectif. Mais depuis des semaines, les Castrais ont presque appris à se découvrir au-delà des rugbymen qu’ils sont.

« C’est au-delà du rugby, c’est aussi la vie« , explique Le Brun.

« Quand tu perds quelqu’un de proche, tu es obligé de te resserrer et de te rapprocher de tout le monde. Et ça nous a forgé. On a vécu des trucs incroyables, on a fait des soirées, plein de trucs comme ça où ça nous a vraiment rapproché. Alors j’aurais préféré que ça n’arrive pas mais ça nous a permis aussi de nous retrouver et de nous ouvrir aussi. Parce que c’est vrai que quand tu es dans un vestiaire, parfois, tu es assez fermé et tu ne montres pas tes émotions. C’est un peu cliché mais le rugbyman est comme ça. Donc ça nous a permis de tous nous ouvrir et de montrer qui on était vraiment, ce qu’on pensait vraiment. »

Après chaque match, à Bordeaux, contre Clermont, face à Bayonne ou à Paris, les joueurs se sont regroupés au centre du terrain pour écouter les chants fidjiens, rejoints par leurs adversaires. Depuis des semaines, les Castrais sont imprégnés de ces moments et doivent maintenant les transposer à l‘aube de ces phases finales. « Il est toujours parmi nous, on pense à lui et j’espère qu’on fera le meilleur parcours possible pour lui rendre d’honneur » affirme Vanverberghe.

Quand Louis Le Brun s’interroge : « Dire que ça va nous changer nos phases finales, je ne sais pas. Je le répète, j’aurais préféré que ça n’arrive jamais. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on a quelqu’un avec nous en plus, qu’on est seize, voire dix-sept si je compte les supporters aussi. Et qu’on veut l’amener le plus loin possible ».

Sereine croyance

Josaia Raisuqe est dans les têtes, pas forcément dans les conversations au quotidien. Mais va-t-il encore plus planer au-dessus de ses coéquipiers, dans le ciel de Mayol ce samedi, dans la moiteur et la tension d’un match si important?

« Il est avec nous« , dit le manager Xavier Sadourny. « On n’a pas mis le sujet de côté. Alors on n’en parle moins que les quinze premiers jours, forcément. Mais là, il est avec nous. » Les mots sont choisis, espacés. Ils traduisent presque une sereine croyance dans le cheminement vers ce barrage. « On essaye de construire dessus« , ajoute Sadourny. « C’est une force ». Le supplément d’âme castrais ?

Via RMC Sport

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1 Commentaire

  1. GéGé 13 juin 2025 at 11h- Répondre

    Bon je suis désolé Mais combien de temps encore pour faire le deuil

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