Juan Ignacio Brex : « Je suis un joueur qui préfère mettre un bon plaquage plutôt qu’un essai »

Juan Ignacio Brex : « Je suis un joueur qui préfère mettre un bon plaquage plutôt qu’un essai »

Le dimanche 7 décembre 2025 à 13:56 par David Demri

0 Commentaire

Publicité


Arrivé discrètement sur la Rade, Juan Ignacio Brex s’impose peu à peu comme l’un des cadres du RCT. Pour beaucoup, il est même devenu l’un des joueurs les plus fiables.

Paolo Garbisi l’avait annoncé dès janvier :

« Vous devez bien suivre le jeu défensif de Nacho. Il est impressionnant. En Italie, c’est l’équivalent de Fickou. C’est lui qui gère tout. »

Et à mesure que les matchs passent, le constat se vérifie.

L’Argentin d’origine, devenu international italien, s’est confié autour d’un café au Campus RCT.

Sans même connaître le thème de l’entretien, il a résumé sa philosophie via Midi Olympique :

« Je suis un joueur qui préfère mettre un bon plaquage plutôt qu’un essai. »

Formé au Club San Cirano, à Buenos Aires, Brex a grandi dans un environnement où l’engagement comptait plus que tout.

Il se rappelle encore cette culture très directe :

« Ça ressemble à ici. C’est de la pure passion. Là-bas, on apprend d’abord à plaquer avant de passer (rires). Le rugby argentin est fougueux, et la passion passe avant tout par le combat et le plaquage. Je me suis immédiatement identifié à ça. »


Un style assumé, inspiré d’un rugby plus rugueux

Brex ne s’en cache pas : sa manière de défendre vient d’une autre époque.

Il le dit lui-même à ses enfants :

« C’est un geste que je maîtrise. J’ai souvent manqué de technique. Ça m’a valu des commotions et le fait de porter un casque. La base est de bien régler sa tête, mais surtout de bien mettre l’épaule sur corps. Pour le reste, je suis un adepte du plaquage en bas. Que tu fasses 50 ou 150 kg, l’impact reste le même. »

Il a vu les règles évoluer, mais l’état d’esprit est resté :

« On faisait des chocs, mais aussi plus d’un bras… »

À Toulon, il se distingue par un style différent des centres modernes.

Là où beaucoup cherchent à monter vite pour couper les passes, lui privilégie le duel direct :

« Je plaque toujours fort. C’est ce que j’ai appris à San Cirano. Mon style est à l’ancienne, différent. Le plaquage bas est aussi efficace, mais demande plus de temps, voire peine de subir. Avant je me disais bonjour à mon adversaire. »

Pour lui, tout repose sur le timing et la posture corporelle :

« Dans le plaquage bas, c’est difficile. J’adorais ça quand j’étais enfant, mais tomber dans le bon timing (pour éviter un carton) reste compliqué. »


Un leader respecté, malgré la barrière de la langue

Sa façon de défendre impressionne autant ses coéquipiers que ses adversaires. Brex apporte un impact énorme, mais aussi une assurance rare.

Il aime ce rôle :

« Dans ce secteur, j’aime que les gens croient en moi et m’écoutent. L’âge fait que tu dois prendre des responsabilités, sans les rechercher au départ. Le premier plaquage d’un match donne le ton, la première énergie. Ce momentum peut guider le joueur et le collectif, sur l’ensemble de la partie. Maintenant, ici, je dois encore progresser. »

Malgré ses statistiques remarquables — 82 % de réussite au plaquage — il sait où il doit encore avancer :

« Dans ma communication et ma connexion avec les autres. Je ne parle pas encore bien la langue. Je fais des erreurs de vitesse ou d’horaire. La défense commence avant le plaquage. »

Autour de lui, le RCT sent qu’il possède un joueur capable de changer l’équilibre d’un match par une seule action. Avec Brex, c’est toute l’équipe qui gagne en intensité.

Publicité

0 Commentaire