La combinaison surréaliste des Springboks utilisée contre l’Italie est-elle réellement légale ? La réponse est donnée !

La combinaison surréaliste des Springboks utilisée contre l’Italie est-elle réellement légale ? La réponse est donnée !

Le dimanche 13 juillet 2025 à 14:20 par David Demri

8 Commentaires

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Lors de leur large succès contre l’Italie à Port Elizabeth (45-0), les champions du monde sud-africains ont surpris le monde du rugby en testant deux phases de jeu totalement atypiques à ce niveau, dont l’une inspirée d’un match de jeunes. Fidèle à sa réputation de stratège audacieux, Rassie Erasmus a encore repoussé les limites de la créativité.

Dès l’engagement, les Springboks ont tenté un mouvement inattendu. Le demi d’ouverture Manie Libbok a délibérément tapé un renvoi court, envoyé directement dans les bras de son coéquipier André Esterhuizen. Une action volontairement illicite au regard des règles, le ballon n’ayant pas franchi la distance minimale de dix mètres.

Objectif des Sud-Africains : forcer une mêlée au centre du terrain pour prendre le contrôle de l’affrontement dès les premières secondes. Si cette tentative n’a pas abouti, le message était clair : l’équipe d’Erasmus voulait imposer sa domination dès le coup d’envoi.

La manœuvre la plus inattendue a eu lieu peu avant la pause. Sorti d’un ruck classique, le ballon a été propulsé en cloche par le demi de mêlée Grant Williams. C’est alors que le deuxième-ligne Ruan Nortjé a été levé par ses avants, comme lors d’une touche, en plein jeu courant. Ce dispositif a semé la confusion chez les Italiens, provoquant une faute immédiatement sanctionnée, avant que les Springboks ne franchissent la ligne quelques instants plus tard grâce à Canan Moodie.

L’origine de cette idée ? Un match d’école, comme l’a révélé Erasmus après la rencontre : « Nous avons vu une équipe B de moins de 14 ans d’une école le faire, au Paul Roos Gymnasium (à Paarl, en Afrique du Sud) », a-t-il expliqué en conférence de presse. « Vous obtenez tous les avantages d’un alignement si vous soulevez un joueur dans le jeu courant et cela a fonctionné pour nous. Mais il est évident que les adversaires seront désormais attentifs à cela. »

La deuxième tentative de ce procédé en seconde période a été encore plus fructueuse : maul formé après une touche, progression implacable, et essai à la clé pour le talonneur Malcolm Marx.

Loin d’être une simple fantaisie, cette technique repose sur un point précis du règlement : depuis 2018, « en jeu ouvert, tout joueur peut soulever ou soutenir un coéquipier », à condition de « le faire redescendre au sol en toute sécurité dès que le ballon est gagné par un joueur de l’une ou l’autre équipe ».

Les Sud-Africains, eux, ont respecté la lettre et l’esprit de la règle.

Encore une preuve que, sous la houlette d’Erasmus, le rugby sud-africain est aussi imprévisible que redoutable.

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8 Commentaires

  1. Anjo 13 juillet 2025 at 15h- Répondre

    Pendant que nous, on ne sait toujours pas faire un ballon porté sur une touche offensive à 5m de l’en-but adverse..

    Nouvelle illustration de l’utilité d’avoir un staff composé de techniciens compétents.
    Je dis ça, je dis rien.

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    • Rahan+83 13 juillet 2025 at 19h- Répondre

      Ben dis rien…c’est pas plus mal…

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      • Anjo 13 juillet 2025 at 22h- Répondre

        Retourne à tes bandes dessinés Rahan, tu seras brave.

  2. Pehache 13 juillet 2025 at 15h- Répondre

    Les ballons portés favorisent trop les équipes surpuissantes au détriment du jeu mouvement. Ils sont par ailleurs très durs à défendre, il n’y a qu’à voir la proportion d’essai après une touche à 5m. Si maintenant en plus ils peuvent se former dans n’importe quelle phase de jeu, c’est trop. La solution est simple : n’autoriser le lift qu’en touche ou pour contester le ballon.

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  3. Placage Cathédrale 13 juillet 2025 at 19h- Répondre

    Je ne vois pas bien l’utilité, surtout depuis que tout le monde est au courant…

    • Dede34 14 juillet 2025 at 10h- Répondre

      La différence c’est qu’il y a un jouer en l’air, donc non défendable.

      • Placage Cathédrale 14 juillet 2025 at 12h- Répondre

        Tu as raison !

  4. Caramelblut 14 juillet 2025 at 10h- Répondre

    Il y a des années (merveilleuses) ou certaines équipes, dont le RCT, tapaient le coup d’envoi directement en touche pour le même résultat: Mêlée au centre!
    Mais c’était souvent le prélude à une bonne générale! Evidemment il fallait avoir des mecs qui en avaient. Façon de montrer qu’on était chez nous!
    Mais c’était l’époque du rugby amateur!