Depuis plusieurs années, Fabien Galthié s’est construit une image de sélectionneur ultra-maîtrisé, précis, presque chirurgical dans chacune de ses interventions publiques.

Mais cette stratégie, qu’il revendique comme une ligne constante, montre aujourd’hui ses limites. Sa manière de communiquer, répétée match après match, commence à fatiguer une partie du public… et même certains observateurs du rugby français.

Midi Olympique fait le point.

Un discours devenu prévisible

À chaque prise de parole, le scénario est identique : Galthié remercie les supporters, puis insiste sur le manque de temps de travail du XV de France par rapport aux autres nations. Ce discours, autrefois percutant, sonne désormais comme un réflexe automatique, un passage obligé qui finit parfois par noyer l’essentiel.

Face caméra, il apparaît toujours très contrôlé, comme s’il récitait un texte parfaitement préparé. Une impression renforcée par ses expressions fétiches, qui ont évolué au fil du temps.
La « flèche du temps », omniprésente avant le Mondial 2023, a disparu du vocabulaire. Elle a laissé place à l’idée d’« aventure » ou de « chemin », preuve d’un récit constamment ajusté pour redonner du sens à son projet.

Derrière cette discipline absolue, certains voient une fragilité : la volonté de tout rationaliser, tout expliquer, tout justifier… quitte à perdre un peu de naturel.

Un sélectionneur qui protège ses joueurs coûte que coûte

Si Galthié est parfois rigide dans sa communication, il reste inflexible dans un domaine : la défense de ses joueurs. Contrairement à d’autres sélectionneurs français, connus pour recadrer publiquement leurs cadres, lui ne critique jamais son groupe.

Romain Ntamack en est la meilleure illustration. Le Toulousain, pourtant en difficulté pendant la tournée, reste l’un des intouchables de Galthié, son numéro un incontesté. Une protection totale, assumée, au nom de la continuité.

Même attitude envers Grégory Alldritt, qui avait choisi de ne pas partir en Nouvelle-Zélande cet été. Là où certains auraient parlé de renoncement, le sélectionneur a simplement déclaré « comprendre et soutenir » son capitaine de La Rochelle. Un message clair : la confiance prime sur tout.

Le collectif, sa ligne rouge

Depuis son arrivée, Galthié répète que la force de l’équipe de France repose sur le groupe, pas sur des individualités éclatées. Il ne déroge jamais à cette philosophie. Qu’un joueur traverse une période compliquée ou enchaîne les prestations moyennes, il reste défendu publiquement.

C’est déroutant pour certains supporters, étonnant pour d’autres… mais totalement cohérent avec sa méthode. Chez lui, la fidélité et la protection sont des fondations aussi importantes que les systèmes de jeu.