Quatre ans après le décès tragique de Christophe Dominici, le nom de l’ancien ailier du XV de France et du Stade Français refait surface dans une affaire judiciaire complexe mêlant émotion, argent et soupçons d’escroquerie.

L’ancien international, décédé le 24 novembre 2020 à Saint-Cloud, s’était investi corps et âme dans un projet de rachat du club de Béziers, porté par la société Sotaco, représentée par Samir Ben Romdhane et Philippe Baillard.

Ce rêve de renaissance pour le club héraultais s’était rapidement transformé en cauchemar lorsque les instances du rugby avaient mis fin au projet, faute de garanties financières.

Convaincue que ce fiasco a précipité la chute de son compagnon, Loretta Denaro, veuve du joueur, avait déposé en décembre 2024 une plainte pour faux, usage de faux, tentative d’escroquerie et abus de faiblesse.

Elle estime que Christophe Dominici, fragilisé et passionné, aurait été manipulé et poussé à verser plus de 300 000 euros dans une opération douteuse. « S’il n’y avait pas eu ce feuilleton de Béziers, Christophe serait encore là », avait-elle confié avec émotion.

Mais le dossier connaît un nouveau rebondissement. Selon l’AFP, Philippe Baillard a désormais porté plainte pour dénonciation calomnieuse, tandis que Samir Ben Romdhane, installé à Abou Dhabi, envisage à son tour des poursuites pour diffamation.

De son côté, Sotaco affirme avoir agi « dans la légalité » et a renvoyé toute communication vers son avocat, Me Thierry Braillard, ancien secrétaire d’État aux Sports, lui aussi visé au civil par la famille Dominici, qui réclame 3,5 millions d’euros pour « fautes professionnelles ».

L’enquête, menée par la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA), cherche à établir si Dominici a été victime de manipulation ou d’abus de confiance dans ce dossier. Pour Loretta Denaro, ce combat dépasse le cadre juridique : « Je veux que justice soit faite pour Christophe. » Un vœu empreint de douleur, dans une affaire où les zones d’ombre continuent de s’épaissir.