La manière de procéder de Fabien Galthié est-elle trop traumatisante pour les joueurs du XV de France ?
La manière de procéder de Fabien Galthié est-elle trop traumatisante pour les joueurs du XV de France ?
Le mardi 4 novembre 2025 à 11:39 par David Demri
0 Commentaire
Publicité
Chaque rassemblement du XV de France a ses gagnants et ses déçus. Et celui qui précède le choc face à l’Afrique du Sud n’échappe pas à la règle.
Grégory Alldritt et Émilien Gailleton, renvoyés à leur club la semaine dernière, ont eu du mal à masquer leur amertume. Tous deux espéraient disputer le test de samedi face aux Springboks, mais leur mise à l’écart a confirmé qu’ils ne faisaient pas partie des plans immédiats de Fabien Galthié.
« Je suis très déçu, je ne vais pas vous le cacher. J’avais d’autres intentions mais ce sont des choix, il faut les respecter », a confié Gailleton, après la victoire de Pau face à Perpignan (27-23).
« Il y a eu pas mal de rebondissements, beaucoup de déception et j’avais besoin d’un petit peu d’amour », a ajouté Alldritt, auteur d’une prestation pleine avec La Rochelle contre le Racing 92 (33-6).
Des mots rares et sincères, qui traduisent la difficulté pour certains internationaux de vivre ce statut particulier de “joueurs intermittents de Marcoussis” — ces Bleus qui intègrent la liste élargie avant d’être renvoyés en club à la veille du week-end.
Des décisions impitoyables, dictées par la performance
Avec une liste à 42 joueurs, Galthié dispose d’un vivier immense, mais doit le réduire à 23 noms pour chaque match. Un processus frustrant pour ceux laissés de côté, mais inhérent à la vie d’un groupe de très haut niveau.
Le préparateur mental Anthony Mette y voit une étape nécessaire comme il l’explique via L’équipe :
« Ces joueurs ont franchi tous les paliers : centre de formation, équipe première, sélection. Mais le niveau international exige une lucidité totale. La première réaction est émotionnelle — frustration, colère — puis il faut comprendre pourquoi on n’est pas retenu, pour mieux rebondir. »
Une approche partagée par Sébastien Piqueronies, manager de Pau, qui garde confiance en son joueur :
« Émilien a sa carte à jouer dans cette bataille au centre. Il est déçu, mais il va s’en servir. Il peut devenir un vrai couteau suisse 12-13-ailier. »
Le haut niveau, un équilibre fragile
Ce système peut être déstabilisant, surtout quand les ambitions personnelles se heurtent à la rotation constante voulue par le staff tricolore. Certains, comme Matthieu Jalibert, ont déjà traversé cette zone de turbulence :
« Il y a eu une période plus compliquée. J’ai eu ces discussions avec Fabien sur un mal-être. Il a compris. J’ai besoin de sentir la confiance du staff et des joueurs pour prendre du plaisir. »
Mais rien n’est figé. Maxime Lucu en est la preuve : libéré au début du dernier Tournoi des Six Nations, il a finalement terminé titulaire en finale après la blessure de Dupont.
Un rappel à la patience avant la Coupe du monde 2027
Dans un groupe aussi concurrentiel, la clé reste la résilience. Comme le résume Anthony Mette :
« Il faut penser long terme. Le but, c’est d’être au sommet en 2027. Accepter les moments faibles, c’est le prix à payer pour y arriver. »
Un message que Gailleton et Alldritt semblent déjà avoir intégré. Même écartés du groupe pour le choc face aux Springboks, les deux hommes savent que le train bleu passe souvent plusieurs fois. Et qu’il vaut mieux être prêt quand il repasse.
Publicité
0 Commentaire
