La nouvelle blessure de Posolo Tuilagi fait réagir des spécialistes !

La nouvelle blessure de Posolo Tuilagi fait réagir des spécialistes !

Le mercredi 3 décembre 2025 à 0:25 par David Demri

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La sortie sur blessure de Posolo Tuilagi contre Montpellier a fait réagir tout le monde… à commencer par son nouveau manager, Laurent Labit.

Touché au genou, le jeune deuxième ligne de l’USAP sera absent plusieurs semaines. Mais ce sont surtout les propos du coach qui ont lancé un débat rarement abordé publiquement : la gestion du poids chez les joueurs professionnels.

Labit allume la mèche : “on ne peut pas revenir avec 5 ou 6 kilos de trop”

À chaud, après la rencontre, Laurent Labit n’a pas mâché ses mots :

« Le championnat, il est d’une densité terrible aujourd’hui, et Posolo le premier, comme d’autres doivent le comprendre. On ne peut pas revenir de 10 jours d’arrêt avec 5 ou 6 kilos de trop, ça met en difficulté la reprise, on ne peut pas avoir des charges de travail cohérentes, et à la sortie, on se blesse. […] Il faut aussi qu’il comprenne qu’on a besoin de lui, qu’il doit être à 100 %, que le club a beaucoup investi sur lui, et aujourd’hui, il faut arrêter de se cacher. On attend de nos joueurs la meilleure version d’eux-mêmes. »

Une déclaration forte, qui soulève une question simple : le surpoids augmente-t-il réellement le risque de blessure ?

Midi Olympique a recueilli les avis de divers spécialistes pour savoir si oui ou non, le surpoids pouvait réellement augmenter le risque de blessure.

Préparateur physique : “Oui, forcément ! Mais…”

Pour Cameron Ruiz, préparateur physique passé par Toulon, la réponse est immédiate :

« Oui, forcément ! Mais, il y a plein de facteurs qui entrent en compte ».

Il précise :

« Il y a un lien poids-performance et poids-blessure même s’il est parfois plus difficile à identifier. Le rugby reste un sport de déplacement et à partir de ce moment-là, on a des données physiques de watt par kilos ».

Mais il nuance aussi :

« La manière dont on peut se blesser est multifactoriel. Ça peut être articulaire, musculaire ou même osseux. Ces blessures peuvent être liées à du sur-entraînement ou du contact plus qu’au poids. Bien sûr, c’est un facteur aggravant ». 

En résumé : le poids joue un rôle, mais ce n’est jamais le seul coupable.

Malik Hamadache : “Il ne faut pas être à géométrie variable”

L’ancien pilier Malik Hamadache, aujourd’hui président de Provale, connaît le sujet mieux que quiconque :

« Je l’ai vécu. Le poids a toujours été regardé dans le sport de haut niveau puisqu’il est lié à la performance. Il faut y faire attention mais les blessures ne sont pas forcément liées au facteur poids. J’ai passé cinq saisons à Albi et Pau, sans blessures, pourtant, j’étais très lourd. Au contraire, je me suis parfois blessé alors que je n’étais pas forcément plus lourd ». 

Pour lui, il faut éviter le deux poids, deux mesures :

« Quand Posolo franchit la ligne d’avantage et casse des plaquages, le poids ne dérange pas. Cette fois, il revient de blessure, il se blesse à nouveau et le poids dérange. Il ne faut pas être à géométrie variable ». 

Son message : le poids peut être une force comme une faiblesse, selon les situations.

Nutritionniste : le poids peut même protéger… jusqu’à une certaine limite

Sarah Bredon, nutritionniste à la Section Paloise, apporte un éclairage différent :

« Chez les avants, on peut avoir des taux de masses grasses qui sont plus élevés mais ils en ont besoin pour encaisser certains chocs. Cela peut être protecteur selon le poste. Ensuite, il y a bien sûr une limite à ne pas atteindre qui transforme le tout en contrainte, quand la masse musculaire n’est pas assez importante par exemple ». 

Les zones les plus exposées chez un joueur en surcharge ?

  • genoux

  • chevilles

  • bas du corps en général

Surtout sur des actions d’appuis, de rotation ou en fin de match, quand la fatigue augmente.

La vraie solution : l’hygiène de vie

Pour Ruiz, tout revient toujours au quotidien du joueur :

« C’est difficile parce que la gestion du poids c’est avant tout une question d’hygiène de vie, ce qu’on mange, ce qu’on boit, la qualité de sommeil… Et malheureusement, on ne peut pas tout contrôler ». 

C’est là que les nutritionnistes entrent en jeu. À Pau, Sarah Bredon insiste sur leur rôle :

« Il est clair qu’une bonne hygiène de vie est la solution. Ici, chaque joueur a un suivi personnalisé avec un plan à suivre selon leurs besoins nutritionnels. On ne peut pas contrôler les joueurs quand ils ne sont pas au club donc il est essentiel de proposer un maximum de repas communs ou de collations communes. Cela permet d’optimiser le contrôle du poids. Plus on va leur offrir de possibilités, mieux le plan sera tenu ». 

En clair : même dans le rugby pro, la discipline au quotidien reste la clé.

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