Deux titularisations sur les trois matches de préparation (et deux victoires) du XV de la Rose pour Jonny Wilkinson. Faut-il y voir un signe à quelques jours du début de la Coupe du monde (9 septembre – 23 octobre) ? L’intéressé, lui, ne se pose pas de questions et savoure. Et c’est assez nouveau pour être souligné. Car s’il fallait faire une comparaison à propos de Sir Jonny, on évoquerait plutôt le moine guerrier ou le Jedi dévoué à sa cause que le joyeux drille amateur de troisièmes mi-temps débridées. Déjà, en 2003, il avait préféré aller se coucher tôt plutôt que de fêter jusqu’au bout de la nuit le titre de champion du monde de l’Angleterre. Comme si seule la perfection intéressait ce joueur qui augmentait sans cesse ses doses d’entraînement, notamment dans l’exercice des tirs au but.

«Ne pas rester accroché à ses échecs»

Mais de blessures en blessures, la trajectoire du plus emblématique des joueurs anglais a été tout sauf linéaire malgré une finale de Coupe du monde en 2007. Au point que Wilko a dû revoir l’ordre de ses priorités. Et qui sait si le soleil toulonnais ne l’a pas aidé à s’apaiser enfin. En tout cas l’ouvreur de la Rose semble avoir de nouveau vingt ans, comme pour sa première Coupe du monde, en 1999. « Je suis si excité. J’ai de l’ambition et un enthousiasme comme jamais avant. C’est le bénéfice de l’âge que de trouver l’équilibre dans sa vie. Aborder les étapes importantes sous le bon angle, saisir les opportunités et ne pas rester accroché à ses échecs. C’est comme cela que je veux aborder la Coupe du monde ».

Une nouvelle jeunesse

Un discours définitivement inhabituel dans la bouche de l’Anglais. Relégué sur le banc de touche par Toby Flood lors du dernier Tournoi, Wilko n’a eu de cesse de se fondre dans le collectif, assurant vouloir mettre son élève dans les meilleures conditions. Mais au fond de lui, un tel monstre de compétition ne pouvait qu’avoir envie de revenir sur le devant de la scène, avec le numéro 10 dans le dos dès le coup de sifflet. Mais au lieu de rester à ruminer dans son coin, le joueur de 32 ans s’est offert une cure de jouvence avec l’arrivée de la nouvelle garde anglaise. « Ces gars me gardent jeune. Le groupe est jeune mais ambitieux et dynamique et j’en ressens les effets sur moi. Je me sens de mieux en mieux jour après jour ». Jonny Wilkinson, ou l’homme des grands rendez-vous.

Source l’équipe.fr