Lundi 13 juin : reprise de l’entraînement au RCT. Pour tous. «On ne nous avait pas précisé si c’était avec le centre de formation ou les pros…» Pierre Mignoni s’en va susurrer à l’oreille de quelques minots que leur été ne serait pas vraiment en pente douce. Montée dans le bus de l’équipe « une » pour deux mois d’exception. Rencontre avec trois novices, le troisième ligne Virgile Bruni, le demi de mêlée Thomas Sonetti et le demi d’ouverture Matthieu Le Guével, pour toucher du doigt cette parenthèse enchantée.

Quelle différence y a-t-il entre les séances d’entraînement avec les Espoirs et les pros ?

Thomas Sonetti : Il y a un fossé ! Cela va trois à quatre fois plus vite. Les séances sont moins longues mais plus intenses. Il faut donc être très appliqué dans tout ce que l’on fait.

Matthieu Le Guével : Ça va beaucoup plus vite. Ça me sera utile quand je redescendrai en Espoirs.

Virgile Bruni :Pour ce qui est des avants, la densité physique est beaucoup plus importante. Cela me permet de réaliser que je dois encore fournir énormément de travail sur le physique et l’endurance. C’est grave… Dans la rue, on me dit que je suis gaillard, mais à côté des pros, j’ai l’impression d’être un spaghetti ! Comme j’ai été blessé en finale des Espoirs (luxation acromio-claviculaire, Ndlr), j’appréhendais un peu, mais ça va. Cela permet de progresser et de savoir ce qu’est le haut niveau.

Matthieu Le Guével :Cela permet également de se montrer.

Thomas Sonetti :C’est vrai. Pour ma part, je trouve que j’arrive à mieux m’exprimer avec les pros car j’essaie de me mettre à leur niveau. C’est plus intéressant et on s’investit davantage.

Comment se passe l’intégration ?

Virgile Bruni :Les pros pourraient nous ignorer, mais ils ne nous prennent pas de haut. Ils nous encouragent à progresser. C’est sympa de leur part.

Thomas Sonetti : On est complètement intégrés lors des entraînements collectifs.

Sentez-vous une pression particulière ?

Virgile Bruni : Je ressens de l’appréhension à rater une passe car on évolue au plus haut niveau.

Thomas Sonetti :Moi, je ressentais trop de pression lors des premiers entraînements, mais au fur et à mesure, je me suis détendu. Si je rate une passe, cela me fait c…, mais les pros nous encouragent pour ne pas baisser la tête et passer à autre chose.

Matthieu Le Guével :Ils nous mettent à l’aise, ça nous permet de moins penser à faire une bonne passe à tout prix.

Quels joueurs vous impressionnent ?

Virgile Bruni : Joe Van Niekerk. Il parle beaucoup et il est très important pour l’équipe. Olivier Missoup et Steffon Armitage sont aussi très rassurants.

Matthieu Le Guével : A mon poste, j’apprends beaucoup aux côtés de Fabien Cibray et Sébastien Tillous-Borde. Ils travaillent énormément le physique et la technique individuelle. Un mec comme Sébastien Bruno est également important. Il motive et tire tout le monde vers le haut.

Réalisez-vous ce que vous êtes en train de vivre ?

Virgile Bruni :Je ne me suis jamais imaginé qu’un jour, je m’entraînerais avec l’équipe une de Toulon et que je rigolerais avec ses joueurs…

Matthieu Le Guével : L’autre jour, j’ai expliqué à Philippe Saint-André que Carl Hayman ou Mathieu Bastareaud ne venaient pas se proposer au bon moment. Après coup, j’ai réalisé que l’an dernier, je ne les voyais qu’au stade ou à la télé…

Comment avez-vous vécu, la saison dernière, l’envol de vos copains Mickaël Ivaldi ou Laurent Magnaval ?

Virgile Bruni : On est contents pour eux. On les envie, mais sans jalousie.

Thomas Sonetti : En les voyant, on se dit : pourquoi pas nous ? Ils sont au-dessus, c’est sûr, mais on voit qu’en travaillant, c’est possible. De toute façon, c’est l’espoir de jouer au haut niveau qui nous fait avancer.

Qu’attendez-vous de plus ?

Thomas Sonetti : Pour nous, le rêve c’est de jouer un jour à Mayol.

Virgile Bruni : On vit une super expérience, mais on espère vraiment toucher du doigt Mayol.

Matthieu Le Guével : C’est LE stade !

Virgile Bruni : C’est mythique !