La victoire du Stade Français (45-22) ce week-end a déjà marqué les esprits par son ampleur. Mais un autre détail a interpellé tous les suiveurs : pourquoi ce match contre les Cheetahs, franchise sud-africaine basée à Bloemfontein, s’est-il joué… aux Pays-Bas, à plus de 9 000 kilomètres de leur stade ?

L’affiche était inédite. Le lieu l’était encore plus. Au NRCA Stadium d’Amsterdam, les Sud-Africains ont “reçu” les Parisiens alors que leur antre historique, le Free State Stadium, se trouve à 9 299 kilomètres. Pour comparer : Jean-Bouin, l’enceinte du club parisien, n’est qu’à 431 kilomètres du stade où la rencontre s’est disputée.

Pourquoi Amsterdam ? Une obligation liée à la participation des Cheetahs

Pour comprendre cette délocalisation improbable, il faut se tourner vers l’EPCR, organisatrice de la Challenge Cup.

Sur leur site, les Cheetahs expliquent en effet que « l’une des conditions de l’EPCR pour la participation des Toyota Cheetahs à la Challenge Cup est que l’équipe soit basée en Europe et jouera donc ses matchs 2 et 3 au NRCA Stadium d’Amsterdam ».

La franchise sud-africaine, invitée dans la compétition au même titre que les Black Lions géorgiens, doit donc accueillir certaines rencontres sur le sol européen.

Le règlement EPCR… pas si clair

Sur le papier, l’EPCR mentionne simplement que « les demi-finales seront jouées en Europe ».

Aucune mention explicite n’impose pourtant aux Cheetahs de disputer leur phase de poules loin de l’Afrique du Sud.

Alors pourquoi cette règle appliquée uniquement à eux ?

L’instance veut éviter que certaines équipes parcourent des dizaines d’heures de vol en pleine saison, tout en renforçant la visibilité de la compétition sur le Vieux Continent. Un compromis qui transforme les Cheetahs en nomades du rugby européen.

Des débuts compliqués pour les Cheetahs

Sportivement, cette campagne européenne ne démarre pas sous les meilleurs auspices. Battus 42-12 à Exeter lors de la première journée, puis dominés par le Stade Français, ils peinent à exister dans une poule relevée. Leur aventure reste toutefois particulière : ils sont la seule équipe sud-africaine engagée en Challenge Cup.

Un vrai coup de projecteur pour le rugby néerlandais

Pour les Pays-Bas, accueillir un match de Challenge Cup est une opportunité en or.

Le rugby local progresse mais peine encore à se faire une place dans le paysage européen. L’équipe nationale néerlandaise était passée tout près d’accéder au tournoi de qualification final pour la Coupe du monde 2027, et plusieurs joueurs évoluent déjà en Pro D2 ou en Nationale, comme Koen Bloemen (Aurillac) ou Spike Salman (Tarbes).

Recevoir une franchise sud-africaine et un club historique comme le Stade Français donne une visibilité rare au rugby batave… et un parfum totalement inédit à cette Challenge Cup version 2024-2025.