La raison de son départ, son amour pour le RCT, la rudesse du Top 14 : Leicester Fainga’anuku fait le bilan de son aventure à Toulon !
La raison de son départ, son amour pour le RCT, la rudesse du Top 14 : Leicester Fainga’anuku fait le bilan de son aventure à Toulon !
Le samedi 26 juillet 2025 à 8:55 par David Demri
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Après deux saisons riches d’enseignements au RC Toulon, Leicester Fainga’anuku fait son grand retour en Nouvelle-Zélande.
L’ancien ailier des Crusaders, âgé de 25 ans et capé à sept reprises avec les All Blacks, s’engage pour deux ans avec la fédération néo-zélandaise de rugby.
Il portera les couleurs de Tasman Mako en NPC et retrouvera ensuite les Crusaders en Super Rugby, dans l’espoir de se relancer sur la scène internationale.
Son passage dans le Top 14 l’a transformé, notamment par une reconversion progressive au poste de trois-quarts centre, voire occasionnellement en troisième ligne.
Une évolution qui témoigne de sa volonté d’explorer de nouveaux registres de jeu.
« En France, je jouais surtout au centre, et puis j’ai réussi à me glisser en troisième ligne », confie-t-il dans un long entretien accordé au podcast DSPN. « J’ai toujours essayé d’avoir ce petit truc en plus dans mon jeu, pour faire la différence. »
Son retour s’inscrit dans une double dynamique : personnelle et sportive. Devenu père durant son séjour en France, Fainga’anuku a été profondément marqué par cette étape de vie.
« Offrir à nos parents, nos proches, l’opportunité de créer des souvenirs avec notre enfant, c’était quelque chose de précieux pour nous », explique-t-il. Mais l’envie de retrouver le maillot noir n’a jamais disparu.
« Je sens que j’ai encore beaucoup à donner… et dans deux ans, il y a une équipe que j’aimerais vraiment rejoindre, pour un tournoi qui se jouera en Australie. On sait qu’on est là pour deux ans. On profite à fond, avec la famille, les amis. Et moi, je suis concentré sur ce que j’aime faire chaque jour : jouer au rugby. »
Son expérience en France restera gravée. « Franchement, c’est sans doute l’une des meilleures expériences et l’une des meilleures décisions que j’ai prises dans ma carrière », assure-t-il, impressionné par « la passion, partout », et la rudesse du championnat hexagonal, qu’il compare à « un combat de gladiateurs dans un Colisée ».
« Ce que j’ai appris en partant, c’est surtout une ouverture d’esprit. Tu te rends compte de tout ce que peut t’offrir la vie hors de ton pays, des expériences, des styles de vie différents. J’ai eu la chance de vivre ça à 23 ans. C’est un vrai plus de savoir qu’il y a un monde énorme derrière ce métier, et c’est sûrement une des plus grosses leçons que je retiens de cette expérience. »
Questionné sur le niveau du Top 14, il se confie :
« C’est vraiment costaud. Honnêtement, c’est sûrement ce qui se rapproche le plus du combat de gladiateurs dans un Colisée, pour dire les choses clairement. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que le rugby en France est vraiment vivant. Il y a de la passion, partout. Et l’amour du jeu… c’était incroyable à voir en tant que joueur, mais encore plus à ressentir, semaine après semaine, que ce soit à la maison ou à l’extérieur. Pouvoir vivre ça, le sentir aussi fort, c’est quelque chose que je garderai en moi toute ma vie. »
« Avec ma compagne, on a eu la chance d’accueillir notre premier enfant en France – c’était incroyable – et forcément, ça change un peu les perspectives pour la suite. »
Il a adoré vivre à Toulon : « Tu ne vas pas te plaindre quand t’habites juste en bord de Méditerranée, qu’il fait toujours beau et que le vin est bon ».
Il a également apprécié de pouvoir s’entraîner avec Ma’a Nonu. Extrait:
« C’était énorme. Un vrai souvenir que je garderai toute ma vie. Je crois même que mon père était encore plus content que moi ! Pouvoir s’entraîner et jouer aux côtés d’une légende comme lui, c’est un vrai privilège. Un vrai honneur, vraiment. »
Il aurait également aimé poursuivre sa carrière à Toulon, mais il souhaitait également se rapprocher de sa famille. Extrait:
« C’est sûr que ça aurait été sympa de continuer notre belle aventure sur la Méditerranée, mais on a commencé à parler sérieusement d’un retour à la maison. Surtout pour des raisons familiales. Offrir à nos parents, nos proches, l’opportunité de créer des souvenirs avec notre enfant, c’était quelque chose de précieux pour nous, et qu’on ne voulait pas leur enlever. C’est ça, vraiment, qui a pesé dans la décision de rentrer. »
A Toulon, Fainga’anuku a surtout évolué au centre et au poste de troisième ligne. Il réagit. Extrait:
« En France, je jouais surtout au centre, et puis j’ai réussi à me glisser en troisième ligne », sourit-il. « Du coup, je faisais les 40 premières minutes au centre, puis les 30 ou 20 dernières en troisième-ligne. Franchement, j’ai pris du plaisir dans les deux rôles. J’aime vraiment ces deux aspects du jeu.
C’est un truc que j’avais toujours dans un coin de ma tête, ce côté hybride, pouvoir apporter une dynamique différente au jeu. J’ai toujours essayé d’avoir ce petit truc en plus dans mon jeu, pour faire la différence. Et là, c’est une nouvelle corde à mon arc, un truc de plus dans mon CV, dans ma boîte à outils, et je vais continuer à bosser dessus. Mon objectif, c’est juste de progresser, tous les jours, de continuer à chercher des nouvelles façons de me développer comme joueur. »
En rejoignant à nouveau l’environnement néo-zélandais, Fainga’anuku ambitionne de retrouver les sommets tout en cultivant son amour du jeu.
« Peu importe où le coach a besoin de moi, franchement, je suis partant pour n’importe quel poste », affirme-t-il. Avec un esprit libéré, un corps encore affûté et des priorités recentrées, le Néo-Zélandais ne cache pas sa gratitude. « Maintenant que je suis plus à l’aise financièrement, ça me permet de prendre mes décisions uniquement par passion. »
Il savait que l’opportunité de retrouver les All-Blacks allait se présenter de nouveau. Extrait:
« J’ai toujours su, même avant de partir, que la porte serait toujours ouverte pour rentrer à la maison. Et ça, je suis vraiment reconnaissant envers New Zealand Rugby, et évidemment envers Razor (Scott Robertson, le sélectionneur des All Blacks, ndlr) aussi. Mais là, à ce stade, je suis juste content d’être rentré. Je prends les choses jour après jour, étape par étape… et voilà où on en est. »
Le rugby l’a mené loin de chez lui. Aujourd’hui, il revient plus complet, plus mature, et toujours animé par la même flamme. Le coup d’envoi de la saison du NPC est prévu le 31 juillet. Fainga’anuku sera-t-il prêt ? « Le corps tient le coup, les poumons fonctionnent encore, donc ça va. »
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Grosse perte pour nous je lui souhaite qu il retrouve l équipe nationale pour la cdm
Impressionnant de maturité pour son âge.
Un bonhomme
Est ce que les blacks vont apprécier son style de jeu en force ? J’espère pour lui qu’il se fera une place, surtout qu’au centre des blacks il y a de la place. A Toulon en tout cas, il nous manque déjà avant même de commencer le championnat…