Ce samedi 24 mai, la ferveur monte à Bordeaux alors que l’Union Bordeaux-Bègles s’apprête à disputer la finale de la Champions Cup à Cardiff. Mais sur la place des Quinconces, traditionnel lieu de rassemblement populaire, seuls 25 000 supporters pourront vivre le match sur écran géant. Une jauge qui a fait grincer quelques dents.

Nombreux sont ceux à se souvenir de la marée humaine qui avait envahi les Quinconces en 2009 pour le sacre des Girondins de Bordeaux en football. Alors, pourquoi pas 80 000 personnes aujourd’hui ? La réponse est simple : la sécurité n’est plus la même.

« La dimension des mesures de sécurité n’a rien à voir avec 2009 », explique Mathieu Hazouard via Sud-Ouest, adjoint aux sports à la mairie de Bordeaux, qui coordonne l’événement avec la préfecture et l’UBB.

L’époque post-attentats impose des protocoles rigoureux : barriérage renforcé, contrôle d’accès strict, présence de la Protection civile, équipes médicales mobilisées… « Le dispositif ne pouvait pas être le même », insiste l’élu, actuellement à Cardiff pour soutenir l’équipe.

Un coût de 300 000 euros, payé par la Ville et la Métropole

Au-delà de la sécurité, c’est aussi une question budgétaire. Organiser une fan zone de cette ampleur coûte cher. La facture de cette soirée s’élève à 300 000 euros, financés conjointement par la mairie et Bordeaux Métropole.

« Ce n’est pas anodin, et cela participe au choix de la jauge », admet Hazouard. Monter un écran géant pour 50 000 ou 80 000 personnes aurait exigé un second dispositif vidéo, une sonorisation adaptée, plus de personnel, et donc une logistique bien plus lourde. En clair, plus de public = plus de dépenses.

Succès fulgurant : les 25 000 places écoulées en quelques minutes

La mairie ne s’attendait pas à une telle ruée : les inscriptions pour accéder à la fan zone se sont envolées en un temps record. « Face à cette demande très forte, c’est une question qu’on se pose : dans quelle proportion on aura la capacité de faire plus, pour la prochaine fois, si l’UBB mène un parcours identique en Top 14 ? », glisse l’adjoint.

Car derrière la frustration d’une jauge limitée se cache une formidable preuve d’enthousiasme populaire. Le rugby s’ancre chaque jour un peu plus dans le cœur des Bordelais. Et si la finale sourit à l’UBB, il se pourrait bien que la place des Quinconces doive s’agrandir très vite.