La très belle anecdote de Christophe Urios sur une grosse mésentente de ses joueurs au sein du vestiaire
La très belle anecdote de Christophe Urios sur une grosse mésentente de ses joueurs au sein du vestiaire
Le vendredi 5 septembre 2025 à 10:53 par David Demri
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Le manager de Clermont, Christophe Urios s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique.
Au cours de cet entretien, le technicien Français explique comment il fixe les objectifs de son équipe, lors de la présaison. Extrait:
« Quelle est notre raison d’être ? Que veut-on gagner ? Quelles sont nos valeurs ? Quel jeu veut-on pratiquer ? En répondant à ces quatre questions, le groupe va décider de ses objectifs. Cette saison à Clermont, nous avons fait treize réunions projet sportif/vision. Elles n’ont pas dépassé 20 minutes, mais chacun travaille sur une question, on échange, on se confronte. Ensuite, on a terminé par le « stage vision » où chacun a voté pour s’exprimer et s’engager. Car à mon sens, une saison se réussit en salle. »
Le plus dur selon lui est de fédérer une équipe entière autour d’un même projet et de mêmes objectifs. Extrait:
« S’entraîner, travailler dur, travailler son rugby, faire de la musculation, tout le monde le fait. Par contre, arriver à fédérer la majorité d’un groupe autour d’une vision commune, c’est beaucoup plus dur. Mais si tu y arrives, il ne peut pas t’arriver grand-chose. Vous savez ce qu’on dit d’une équipe ?
Une équipe, c’est trois tiers : un tiers qui te suit et te soutient, un tiers qui ne croit pas en toi, et un tiers qui est entre les deux. Si tu arrives à convaincre ce dernier tiers, il ne peut rien t’arriver. Sinon, tu ne passes pas novembre… »
Il raconte ensuite une anecdote remontant au temps où il entrainait encore à l’US Oyonnax. Extrait:
« Il arrive même que les joueurs ne soient pas d’accord entre eux ! Je vais vous citer un cas d’école, Oyonnax en 2014, la saison où l’on se qualifie en Top 14. L’année d’avant, on finit douzièmes en se maintenant d’extrême justesse, à un point au goal-average avec Perpignan. Pour la deuxième saison, on avait fait un bon recrutement avec des mecs comme Soane Tonga’uhia et Maurie Fa’asavalu qui étaient ambitieux.
Sauf que dans le groupe, j’avais deux courants : d’un côté ceux qui avaient vécu le maintien miraculeux, et de l’autre ceux qui débarquaient et qui voulaient gagner. En clair, les premiers visaient le maintien et les autres voulaient le top 8. Pendant toute la présaison, je n’ai pas réussi à les mettre d’accord. Arrive la pause du mois de novembre, et là on est derniers, avec tous les voyants de performance au rouge.
On refait le point, et là rebelote, les deux courants s’opposent. Je revois encore Thibault Lassalle dire qu’on était nuls et qui s’énervait à chaque fois qu’il entendait parler de top 8. Mais les nouveaux ne lâchaient pas car ils trouvaient qu’on s’entraînait bien, qu’on avait une bonne équipe, qu’on perdait de peu… Cette fracture au sein du groupe me faisait même douter. »
Finalement, la situation s’est débloquée en cours de saison. Extrait:
« On avait deux matchs à reprise : un déplacement au Racing et la réception de La Rochelle. J’ai dit aux joueurs que si on récoltait cinq points sur ces deux matchs, on jouait le top 8. Si on prenait moins, on visait le maintien. Résultat, on gagne au Racing et on bat la Rochelle avec le bonus. Soit neuf points sur deux matchs, et c’est à ce moment que tout le groupe s’est réaligné sur le même objectif. Après, on a profité des méformes de certaines équipes comme Bordeaux pour décrocher la qualification. Tout cela pour dire que si tout le monde n’est pas uni autour d’un projet, tu ne vas nulle part. »
Il raconte également une anecdote remontant à sa première saison passée à Bordeaux-Bègles. Extrait:
« On travaille par blocs de matchs avec des objectifs mais à mon sens il y a deux temps forts : novembre et pendant le Tournoi. Lors de ma première saison à Bordeaux, nous avions décidé de viser le top 6 en début de saison mais au retour des internationaux après le 6 Nations, nous étions premiers avec 13 points d’avance sur le dernier qualifié. Donc nous avons reposé la question : Top 2 ? Top 4 ? Ou on reste comme ça ? Et là, nous avons réajusté et opté pour le top 2. Sauf que deux semaines plus tard, le Covid est arrivé… Terminé. »
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