La très intéressante interview croisée entre Jonny Wilkinson et Tony Parker !
La très intéressante interview croisée entre Jonny Wilkinson et Tony Parker !
Le samedi 1 octobre 2016 à 12:40 par David Demri
0 Commentaire
Publicité
Jonny Wilkinson et Tony Parker ont tourné ensemble une publicité pour la marque Puressentiel. Les deux sportifs en ont profité pour répondre aux questions des journalistes.
Interview croisée très intéressante à lire ci-dessous:
Paris Match. En tant que sportifs de haut niveau, vous avez, tous les deux, l’obsession de l’excellence. Comment vit-on cette pression ?
Tony Parker. Je suis un petit gars de Normandie. Jeune, je me disais que si j’arrivais à jouer en NBA, ce serait déjà le top. Et puis, au fil des années, je me suis rendu compte que la vie m’avait permis d’aller au-delà de tout ce dont j’avais rêvé. Je n’ai donc pas envie de me réveiller ! [Rires.]
Jonny Wilkinson. Pour moi, c’était une bataille de tous les jours. Je pensais que je ne pouvais être vivant qu’en étant bon sur le terrain. Cette hantise me poussait à aller toujours plus loin pour être meilleur. C’était son côté positif. Il y avait le négatif aussi : j’avais peur de tomber du sommet que j’avais réussi à gravir. Je croyais que le rugby donnait de la puissance parce qu’il fait de vous une personne connue, un joueur de Toulon ou de l’Angleterre. Je croyais que sans ça je n’étais rien. Si une blessure m’empêchait de jouer, c’était une véritable torture mentale.
A Toulon, entre 2009 et 2014, vous avez suscité une vraie “wilkinsonmania”… Cela ne vous a pas rassuré ?
J.W. Non, car on voulait me sortir du lot alors que le plus important dans le rugby, selon moi, c’est l’esprit d’équipe. Je ne suis rien sans mes coéquipiers et ils ne sont rien sans moi. On peut accomplir de grandes choses ensemble, mais jamais seul. Je m’évertuais à ce que les autres joueurs en soient convaincus et sachent que l’équipe était ma priorité. Non ma petite personne.
Comment êtes-vous parvenu à dépasser cette utopie de la quête de la perfection ?
J.W. Quand j’ai été blessé, j’ai dû arrêter de jouer durant des mois. J’en ai fait une dépression. Pour m’en sortir, je n’avais pas le choix. Il fallait que je fasse un travail sur moi. J’ai lu, beaucoup lu… Des livres de spiritualité mais aussi de physique quantique. J’ai élargi mes horizons. Je me suis tourné vers le yoga et le bouddhisme. Je pense que ça m’a sauvé la vie.
« Ma mère, naturopathe, m’a appris à utiliser des produits naturels » Tony Parker
Aujourd’hui, Jonny, vous êtes retraité et libéré de cette pression. Tony, vous voulez jouer encore cinq ans au basket avant de vous retirer. Est-ce que l’envie d’être le meilleur est douloureuse pour vous aussi ?
T.P. Non. La seule exigence que je m’inflige pour les cinq prochaines années, qui seront les dernières de ma carrière, est celle de prendre du plaisir. Avant, quand je ne gagnais pas un match, j’étais mécontent et je l’intégrais mal. Quand je jouais avec l’équipe de France et que je perdais, c’était un drame. Aujourd’hui, je relativise. Je suis plus serein, plus mature. Le fait d’avoir des enfants a changé le cœur de ma vie. Il n’y a pas que le basket. Il m’est arrivé de faire des nuits blanches à cause d’un match. Maintenant, quand je rentre chez moi et que je vois le sourire de mon fils, cela m’aide à mieux dormir.
Quand on est sportif de haut niveau, on se fixe des objectifs. Le championnat du monde, le tournoi des Six Nations, les Jeux olympiques… Quel objectif vous fixez-vous aujourd’hui, l’un et l’autre ?
J.W. J’aimerais me connaître moi-même. J’ai compris qu’être joueur de rugby n’était pas mon identité. Etre rugbyman est un rôle que j’ai endossé avec grand plaisir, mais c’est juste un rôle. Je n’étais pas assez mûr à l’époque pour le comprendre. J’en ai souffert. Je ne regrette rien. Si j’avais eu cette ouverture d’esprit plus tôt, mon parcours aurait pu être différent.
T.P. Arrêter une carrière sportive est comme une petite mort. Je me prépare depuis longtemps à cette échéance. Je n’ai pas peur de la retraite. J’ai déjà beaucoup d’occupations : ma marque de vêtements, le club français que je préside, l’Asvel Lyon-Villeurbanne, et la fondation en faveur des enfants malades que j’ai créée il y a onze ans…
Envisagez-vous de revenir vivre en France ?
T.P. Non, je ne crois pas. Après quinze ans passés outre-Atlantique, je resterai aux Etats-Unis. J’y ai mes repères et mes amis. Cela n’est pas contradictoire avec l’amour inconditionnel que je porte à la France. Je me sens profondément français. Ma femme et moi, nous parlons français quand nous nous adressons à nos enfants.
Jonny, vous êtes le plus “frenchy” des Anglais. Quelle relation avez-vous gardée avec notre pays ?
J.W. J’habite à 60 kilomètres au sud de Londres, dans le Surrey, où j’ai grandi. La saison dernière, je venais une semaine par mois donner des conseils aux joueurs de l’équipe de Toulon, le club que j’ai quitté en 2014. C’était compliqué à gérer, avec ma famille qui restait en Angleterre. Cette année, j’ai préféré renoncer. Du coup, je pratique moins votre langue.
« Nous sommes le résultat de ce que nous avons mangé depuis que nous étions tout petits » Jonny Wilkinson
Tony, quand on est un basketteur de votre stature, on se doit aussi d’être un homme d’affaires…
T.P. J’ai une équipe en place. Je suis bien entouré. Les affaires tournent très bien, même si je n’y consacre pas 100 % de mon temps. J’ai l’occasion de rencontrer beaucoup de grands patrons et de chefs d’entreprise. J’apprends à leur contact. Si je décide de prendre les choses en main, à la retraite, j’aurai beau avoir 38 ans, je retournerai à l’école pour suivre une bonne formation. Je n’oublie pas que je suis entré dans le circuit du basket professionnel à l’âge de 15 ans.
Vous avez ou avez eu, chacun, une pléiade de sponsors. Pourquoi accepter d’être les ambassadeurs d’une marque comme Puressentiel ?
T.P. C’est un vrai parti pris, un style de vie qui me correspond. Ma mère est naturopathe et m’a élevé dans cet esprit. Respecter la vie, ne pas maltraiter son corps, utiliser des produits naturels… J’ai été éduqué ainsi. Je le transmets maintenant à mes enfants.
J.W. J’y suis venu sur le tard. J’ai malmené mon corps durant des années. A présent, je sais à quel point il faut en prendre soin. Cela commence aussi par la nourriture. Nous sommes le résultat de ce que nous avons mangé depuis que nous étions tout petits. Cela imprime nos cellules mais aussi nos pensées. Rien n’est anodin. Je suis très vigilant dans ce domaine. Ma femme, Shelley, partage mes convictions. Elle a une formation de nutritionniste et de naturopathe.
Quel défi vous reste-t-il à relever ?
J.W. Celui de ne plus tenter de relever des défis. Ne pas penser en termes de succès ou d’échec. Savoir apprécier le moment présent. Ne pas regarder en arrière et ne pas se projeter inutilement dans l’avenir. J’ambitionne juste “d’être”, de vivre. Et ça, c’est une aventure sans limites.
T.P. J’aimerais bien être le premier Français à entrer au panthéon du basket américain. Avoir mon nom inscrit au Hall of Fame. Ce serait une belle sortie de scène !
Taille, poids, pointure ?
Tony Parker : 1 m 88, 80 kilos, 45.
Jonny Wilkinson : 1 m 78, 87 kilos, 43.
Combien de temps devant la glace le matin ?
T. P. : Cinq minutes, grand max !
J. W. : Je zappe volontiers la case miroir pour faire durer le petit déjeuner.
Routine pour se refaire une beauté après un match ?
T. P. :Une douche pour être propre, et un coup de crème pour être beau !
J. W. :Moi aussi, depuis quelque temps, je milite pour le « crémage » post-match. Ce n’est pas très viril dans les vestiaires de se balader avec son tube de crème. Mais maintenant que je vieillis, je me rends compte qu’il faut que j’hydrate ma peau.
Plutôt douche ou bain ?
T. P. :Les deux, mon capitaine !
J. W. :Moi, je suis plutôt team douche.
Question parfums, vous êtes fidèles ou volages ?
J. W. : Abstinent ! Au grand désarroi de ma femme, qui m’accuse d’être responsable de toutes les odeurs à la maison !
T. P. : Très fidèle. Je porte Versace Dreamer depuis que je suis tout petit.
La manucure pour homme, pour ou contre ?
J. W. : Pas d’avis sur la question. J’ai souvent honte de l’état de mes mains, alors je les cache. Je devrais peut-être y songer… D’autant plus qu’on les voit souvent, mes mains, à la télé.
T. P. :Personnellement, je n’en fais pas.
La première chose que vous faites en vous levant ?
T. P. : Ce n’est pas très sexy ce que je vais dire…
J. W. : Je me brosse la langue ! Ma femme, qui est prof de yoga, m’a initié aux vertus de cette pratique qui permet d’éliminer les toxines et bactéries issues de la digestion durant la nuit. Il est important de le faire à jeun.
La dernière chose que vous faites avant de dormir ?
T. P. : Je regarde la télé.
J. W. : Je médite.
Combien de verres d’alcool par semaine ?
T. P. :Trois-quatre verres par semaine. Du rouge principalement. Je suis amateur de vins. Dès que je peux, je vais voir les vignerons. Je commence à avoir une cave bien garnie !
J. W. :Je ne bois pas.Lorsque j’étais joueur, on faisait une grande fête à la fin de la saison. Je buvais comme un trou, au point de me jurer de ne plus recommencer pendant un an. Et puis un jour j’ai décidé d’arrêter complètement. Maintenant, je bois des jus aux herbes !
Avez-vous des cicatrices ?
J. W. : Partout ! Rien que sur le visage, j’ai eu plus de cent points de suture.
T. P. : Moi aussi, je suis abîmé, mais je dois reconnaître que le basket est beaucoup moins violent pour le corps.
Combien d’opérations ?
T. P. : Je touche du bois. Aucune pour l’instant.
J. W. : Six ou sept. Étrangement, la plus traumatisante reste celle que j’ai subie pour recoller un morceau de pouce qui se faisait la malle.
Partie du corps qui vous rend fier ?
J. W. : Mes cicatrices, parce que derrière chacune il y a une anecdote, un souvenir.
T. P. : Mon grand cœur…
Le meilleur tuyau beauté qu’un homme vous ait donné ?
T. P. : Euh… là, je sèche. Je ne suis pas trop dans ce délire-là. Je suis un mec, un vrai ! Je ne mets pas 45 minutes pour me préparer. Attention, cela dit, la virilité n’exclut pas la propreté !
J. W. : Dans les vestiaires, on ne parle pas trop beauté. C’est viril, presque macho !
Votre premier contact avec l’aromathérapie ?
T. P. : Au berceau. Ma mère est naturopathe. Du coup, je suis très branché médecines douces.
J. W. : C’est drôle, ma femme se forme pour devenir naturopathe. C’est elle qui m’a fait découvrir l’aromathérapie, car, pour être tout à fait honnête, j’étais – à tort – dubitatif. Aujourd’hui, je suis tellement convaincu que je milite dans les vestiaires pour imposer ces médecines alternatives.
Vos huiles essentielles préférées ?
J. W. : À défaut de porter du parfum, je purifie l’air l’ambiant avec un spray assainissant aérien !
T. P. : Pendant les matches, je ne quitte pas les patchs chauffants articulations et muscles. Après, j’utilise un roll-on pour récupérer plus vite.
Sources: Paris Match et Le Point
Publicité
0 Commentaire