Pour le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié, chaque passage au MHR ressemble davantage à un retour dans un environnement familier qu’à une tournée d’observation classique. Et les coulisses de cette journée en disent long sur la proximité singulière entre le technicien et le staff héraultais.

Une relation personnelle avant tout

Depuis qu’il dirige les Bleus, Galthié effectue des immersions régulières dans les clubs. La démarche est connue : observer, transmettre, échanger. Mais à Montpellier, l’enjeu émotionnel est tout autre. Il y retrouve plusieurs hommes qu’il a façonnés ou accompagnés lorsqu’il dirigeait le club entre 2010 et 2014.

Joan Caudullo fut son capitaine, Benoît Paillaugue l’un de ses joueurs clés, tandis que Geoffrey Doumayrou animait sa ligne de trois-quarts.

Cette connexion explique en partie ce lien si fluide. Le sélectionneur revient ici comme dans un cercle qu’il connaît intimement, où les relations ont survécu aux années et aux trajectoires différentes. Même les visages du staff élargi, comme Antoine Battut ou Didier Bès, entretiennent ce fil historique.

Une séance où Galthié reprend la main

Ce jour-là, Caudullo avait prévu plus qu’une simple visite guidée. Le manager héraultais souhaitait exploiter pleinement la présence du sélectionneur. Après un long échange technique autour des tournées internationales récentes, l’idée d’un rôle actif s’est imposée.

« Ensuite, je lui ai demandé s’il pouvait animer une séance collective. Gratuitement, bien sûr », raconte Caudullo via Midi Libre.

L’ancien demi de mêlée n’a pas hésité une seconde. Il s’est saisi du terrain comme à la grande époque, donnant des consignes précises pour pousser les joueurs dans des séquences longues, exigeantes physiquement, visant à reproduire les exigences du très haut niveau.

Et l’effet a été immédiat :

« Les joueurs étaient plus assidus qu’avec nous », sourit Caudullo, avant de préciser : « C’est toujours mieux quand c’est Fabien, il a l’expérience, puis c’est le sélectionneur du XV de France. Nos Français et nos joueurs qui veulent être naturalisés ont envie de se montrer. »

Une dynamique appelée à se répéter

Caudullo assume vouloir multiplier ces incursions extérieures pour enrichir la culture du club.

« J’aime avoir un autre discours, un autre son de cloche. On l’a fait aussi avec Bernard, avec Laurent Sempéré… Et j’espère que, à l’avenir, on aura Patrick Arlettaz, un ancien de chez nous », glisse-t-il.

L’allusion n’est pas anodine : Arlettaz, désormais en charge de l’attaque des Bleus, a lui aussi un passé montpelliérain. Le message est passé.