À seulement 26 ans, Martin Doan a pris une décision radicale : tourner la page du rugby professionnel pour se lancer un défi inédit, celui de devenir golfeur professionnel.

L’ancien demi de mêlée d’Albi, Montpellier, Mont-de-Marsan et Bourgoin-Jallieu entame ainsi une nouvelle aventure, aussi ambitieuse qu’inattendue.

Éreinté par les contraintes du rugby de haut niveau, Doan explique sans détour à Midi Olympique son choix. Extrait  :

« Cela faisait plusieurs mois que je me posais la question. J’en avais un peu ras le bol du côté professionnel, il n’y avait plus le côté familial que j’avais tant aimé à Albi avec Arnaud Mela. J’y trouvais de moins en moins mon bonheur. À côté de ça, ma femme est en fauteuil roulant et nous avons eu un petit bébé il y a cinq mois. Le rugby pro, cela voulait dire beaucoup de déplacements, d’absences. Et ce n’est que quelques années de ma vie. Alors que la famille, c’est ce qui me restera toujours. »

Il insiste sur l’héritage positif laissé par ce sport. Extrait :

« J’ai décidé de ne garder que le positif du rugby. Ça m’a apporté énormément de choses, de bonheur. J’ai fait de ma passion un métier, j’ai voyagé, j’ai joué avec des champions du monde… Et puis, il y a eu ce clin d’œil du destin avec mon retour à Montpellier. Ma décision d’arrêter était déjà prise avant, mais je me suis dit que c’était une belle fin de regoûter au Top 14. »

Ancien passionné de golf, Doan retrouve une discipline qu’il avait laissée de côté pour le rugby. Extrait :

« J’y jouais beaucoup lorsque j’étais petit. À 13 ans, on m’avait même proposé d’entrer au pôle espoir de Bordeaux. J’avais refusé car je voulais jouer au rugby. Pendant ma carrière, j’y jouais de moins en moins, une ou deux fois par mois tout au plus. Puis à Bourgoin, j’y suis retourné de plus en plus. Deux ou trois personnes m’ont demandé : ‘Mais pourquoi tu ne te lances pas dans une carrière de golfeur ?’ » J’ai eu l’occasion de rencontrer le responsable de l’académie de golf de Massane à côté de Montpellier dont j’ai pu intégrer le campus. L’objectif est de passer professionnel d’ici deux ans. »

Mais cette nouvelle vie implique aussi un changement financier. Extrait :

« C’est un gros investissement, d’autant plus que ce n’est pas comme au rugby où j’avais le salaire qui tombait tous les mois. J’ai dû chercher des sponsors qui m’ont permis de me lancer. Mais à terme, ce seront les primes qui devront me faire vivre.Pour moi qui débute, la saison commencera le 1er octobre. Il faudra que je discute avec mes entraîneurs pour voir sur quel tournoi m’inscrire. Aujourd’hui, je n’en sais pas grand-chose. »

Plus qu’un projet sportif, c’est un combat de vie. Doan puise sa motivation dans le parcours de sa femme. Extrait :

« Je sais que c’est un gros challenge mais j’ai toujours aimé en relever. On m’avait dit que je n’arriverai pas à devenir rugbyman et j’ai finalement réussi à avoir une petite carrière. Quand ma femme a eu son accident de voiture, on lui avait donné 1 % de chances de survivre et elle est encore là. Son exemple me donne encore plus de force. »