L’ancien Toulonnais Selevasio Tolofua raconte sa superbe histoire de famille
L’ancien Toulonnais Selevasio Tolofua raconte sa superbe histoire de famille
Le samedi 13 septembre 2025 à 11:26 par David Demri
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L’arbre généalogique des Tolofua se dessine autour d’un ballon de rugby tant les ramifications se sont densifiées ces dernières années et s’entremêlent à celles des Taofifenua (du côté de sa maman). « Sele » a été élevé dans ce milieu où le « jeu et le plaisir avec le ballon » étaient au centre de tout. « Quand nous étions gamins, les rendez-vous étaient autour des vacances, des anniversaires, des mariages…. Aujourd’hui, c’est lors des matchs de Top 14 ». Portrait de famille…
Il vaut mieux avoir quelques notions de généalogie pour comprendre comment les Tolofua sont devenus l’une des familles incontournables du rugby français. Alors que l’armée était plus la tradition familiale que la balle ovale, Abraham a ouvert la voie. Contrairement à ses frères engagés dans l’armée française, comme son papa, le pilier prometteur quitte Nouméa pour rejoindre la métropole avec un contrat de rugbyman en poche. Il fera ses armes à Nice avant de participer à l’aventure des Mammouths de Grenoble et rejoindre l’ASM (entre 2000 et 2003).
A cette époque se souvient « Sele » « Tonton habitait à Durtol et nous venions le voir les weekends et durant les vacances. Il y avait des maillots de l’ASM affichaient partout dans la maison. Ça me marquait car moi je débutais à cette époque à Marcq-en-Barœul (près de Lille) et nous jouions aussi en Jaune et Bleu ». Selevasio, Christopher et Nekelo (son frère ainé) ne jouaient pas seuls puisque d’autres rugbymen bataillaient avec eux lors des réunions familiales : les « Tao ». « Ben oui, car ma maman est une Taofifenua, la cousine de Willy et Jean-Jacques (qui a aussi joué à Clermont) donc Romain, Seb et Donovan ont grandi avec nous.
C’est ainsi que la fratrie, élargie par Tani Vili, puis plus tard Peato Mauvaka (hébergé chez Abraham et très proche de Sele) et de nombreux autres enfants originaires du Pacifique, ont rejoint petit à petit la famille. Après avoir vécu au bord de la méditerranée, puis dans le Nord au grès des affectations de son père, les Tolofua prennent la direction de Toulouse où Nekelo fait un essai au Stade Toulousain. L’aîné de la famille ira finalement à Blagnac dont il fait les beaux jours depuis une dizaine d’année au centre du terrain. Le Stade se rattrapera avec Christopher, Selevasio et les deux petits frères (Sialevailea et Uhila) déjà sur les tablettes ou en phase de lancement.
« Le petit c’est un monstre, c’est le plus grand de la famille » A 15 ans et positionné pour l’instant en première ligne, Uhila suit tout droit le chemin de ses frères. Pas de pression pour autant, la famille n’est pas un poids comme le raconte Sele. « Franchement, nous jouons au Rugby parce que nous aimons vraiment ça. Je me régale tous les jours à venir à l’entrainement, partager des moments avec les copains et même si beaucoup de frères ou cousins sont dans le championnat, il n’y a pas de pression ou de comparaison. Nous sommes simplement heureux lorsque l’un de nous fait un bon match. »
Le sourire ne quitte pas Sele lorsqu’il raconte son enfance ou son parcours. « Tout n’a pourtant pas toujours été simple et j’ai même failli arrêter à cause de ma blessure à la hanche, alors il faut relativiser et être conscients que nous sommes des privilégiés. Je fais tout pour rester le gamin qui jouait avec ses frères et qui se régale. C’est ma façon d’être : le positif attire le positif ! » Un enthousiasme communicatif qui fait le bonheur des Jaune et Bleu depuis son arrivée en Auvergne. « Je suis resté 17 ans à Toulouse, puis je suis parti à Toulon pour jouer avec Chris. Nous n’avons pas joué autant que nous aurions voulu au RCT puis il est parti à Montpellier, mais c’est la vie…
Clermont est finalement le premier club où j’arrive sans personne de la famille » Sele a quand même fait des heureux en signant à l’ASM puisque Abraham qui est aussi son « parrain » « était super content quand il l’a su, ça lui fera une bonne occasion de revenir dans une club qu’il adore ! » Dans les mots de Selevasio, il y a beaucoup de respect pour la génération d’avant « qui a marqué l’histoire du rugby français en intégrant des joueurs du pacifique ». Les tontons Abraham, Jean-Jacques et Willy Taofifenua ou Lyonel Vaytanaki (également passé par l’ASM) ont ouvert la voie que la deuxième-troisième génération suit désormais avec talent.
L’héritage ne semble pas être un poids pour Sele qui préfère l’aborder par l’angle de la transmission. « Depuis tout petit nous suivons tous le même chemin en croisant les mêmes éducateurs, les mêmes professeurs et les mêmes coachs. C’est super important que les grands laissent une bonne image pour les petits qui suivent car au-delà de l’étiquette un peu nonchalante que l’on peut avoir, de premier abord, la famille doit avoir une bonne image. Uhila (le petit frère de 15 ans) nous racontait que les profs de son lycée se souvenaient de Chris et de moi et l’ont bien accueilli … même les gens de la cantine ! (Rires) » La fierté de représenter « leur petite île » Wallis et leur culture est omniprésente. Elle accompagnera Sélé en Auvergne où il n’a pas tardé à se faire « des frères d’arme » comme il dit. « J’ai besoin de cela, je suis quelqu’un qui adore la cohésion, les moments où l’équipe vit quelque chose de fort dans les bons comme dans les moments plus difficiles. Finalement, dans mon esprit, dans un groupe de rugby comme dans une famille tu crées des liens et une histoire qui vont t’accompagner toute ta vie. »
« La famille est une grande table avec tout le monde autour » dit-on. Nul doute que Sele aura de l’appétit en entrant sur le pelouse de Marcel-Deflandre, cet après-midi, pour croquer dans ses premiers moments en Jaune et Bleu aux côtés de ses nouveaux frères.
Via asm-rugby
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