Bernard Laporte, l’ancien sélectionneur du XV de France, était dans le Moscato Show sur RMC. Souvent en difficulté contre l’Argentine, il prévient les Bleus. Les Pumas seront dangereux samedi à Lille.

Bernard, les Argentins vous ont fait faire des cauchemars…
C’était une grosse génération, une très bonne équipe, avec de très bons joueurs. C’est aussi simple que cela. Il y a toujours de très bons joueurs en Argentine. On le voit maintenant. Les Français les ont accueillis, les ont aidés à évoluer, à grandir. C’est une certitude. Le fait qu’ils aient intégré le Four Nations va faire en sorte qu’ils vont encore grandir. Ils vont être confrontés aux meilleurs en permanence. L’Argentine comptait déjà. Elle va compter encore plus dans le giron international. Et devant, ils sont très costauds, plus costauds que les Gallois, les Irlandais, les Anglais, les Ecossais… Ils nous posent toujours d’énormes problèmes. Et ils sont comme nous. Ils sont latins. Ils aiment le combat. Ils ne lâchent rien.

Les Français font-ils encore un complexe de supériorité ?
Ce n’est pas un complexe de supériorité. J’ai discuté avec Juan Martin Fernandez Lobbe (qui joue à Toulon, ndlr). Il m’a dit ‘‘mais Bernard, on a des jeunes exceptionnels qui arrivent derrière’’. Ils forment des joueurs. Le rugby est quelque chose d’important en Argentine. Maintenant, ils font faire en sorte de garder un maximum de jeunes joueurs pour les faire évoluer chez eux, pour les préparer encore plus aux matchs internationaux. Je pense que l’Argentine est vraiment sur une pente ascendante.

Ils ont souvent fait déjouer l’équipe de France…
Ils ont l’honnêteté de dire qu’ils étaient là pour détruire, pour empêcher l’adversaire de jouer et pas nécessairement pour construire. J’ai revu par hasard hier soir (mercredi) leur match au pays de Galles (victoire 26-12 le week-end dernier). On sent qu’ils sont maintenant dans la construction, aussi. Quand ils ont le ballon, ils savent quoi en faire. Avant, ils contraient. Ils nous embrouillaient dans les rucks, les mêlées, en touche. Aujourd’hui, il y a quelque chose. Les essais qu’ils ont marqués, ils ne sont pas tout fait. On sent une construction collective.

Philippe Saint-André doit-il reconduire ce jeudi la même équipe que contre l’Australie ?
On n’est pas dans une compétition. On a gagné un match. Si on gagne le suivant, on ne sera ni premier, ni deuxième, ni troisième. Donc je crois sincèrement que l’équipe changera. Je pense que Philippe Saint-André a envie de voir tout le monde. Il y a le classement IRB (le tirage au sort épargnera les quatre premières nations). Il alignera la meilleure équipe. Mais la meilleure, est-ce celle qui a commencé ? Je me rappelle des tournées de novembre. On avait changé l’équipe. Ces matchs-là servent aussi à ça. Pendant le Tournoi des VI Nations, il faut gagner.

Et ce match contre l’Argentine, les Bleus vont-ils le gagner ?
Oui, je pense qu’on va gagner. Je n’ai pas vu le match contre l’Australie mais apparemment, l’équipe de France a fait un très bon match. Si elle garde cet enthousiasme, elle va gagner contre l’Argentine. Mais je suis convaincu que ce sera plus dur contre l’Argentine. Ce sera le match le plus compliqué des trois.

Source: rmcsport.fr