Laporte : « Je comprends les présidents »
Laporte : « Je comprends les présidents »
Le jeudi 21 mars 2013 à 19:13 par David Demri
Publicité
Bernard, avez-vous utilisé la pause internationale pour savoir où en sont vos joueurs sur le plan physique ?
Oui, en effet, on a fait le point des matches et des minutes qu’ils ont joués jusqu’ici. On s’est rendu compte que nos trentenaires comme Jonny (Wilkinson), Chris (Masoe), Andrew (Sheridan) ou Carl (Hayman), ont pas mal donné, donc on a décidé de leur offrir une mini-trêve de trois semaines, censée être très régénératrice pour eux. C’est-à-dire deux week-ends sans matches. Je sens qu’elle leur fait du bien. Il faut dire qu’on peut se le permettre grâce à notre situation comptable. Sans oublier que l’on a deux matches importants qui se présentent, le quart de finale de la H Cup contre Leicester (le 7 avril) et la réception de Clermont à Marseille (le 14). C’est le dernier moment de récupération pour eux, car on n’enchaîne ensuite que des rencontres qui vont compter.
La qualification pour les demi-finales du Top 14 est très bien engagée…
On pourrait penser que oui mais même si on a un peu d’avance, on ne l’est pas mathématiquement. Alors, oui, on fait le pari qu’on y sera. De toute façon, c’est la seule période où ils auraient pu espérer avoir trois semaines de repos, donc on a décidé de le faire.
Comment se passe l’intégration de Danie Rossouw (Ndlr : le troisième-ligne sud-africain arrivé au début du mois de mars) ?
C’est le terrain qui va servir de révélateur. Après, humainement parlant, c’est un bon mec. Quand tu es ami avec Bakkies Botha, tu ne peux pas être un con (sic), car Bakkies a des valeurs et m’a mis en confiance quand il m’a dit qu’ils avaient des liens d’amitié. L’état d’esprit du joueur est essentiel, on le sait. On n’est pas déçu, on sent qu’il est bon vivant, généreux. En ce qui concerne les entraînements, c’est comme pour Botha ou Wilkinson, il a l’expérience pour se gérer. Et il a la capacité de bien se fondre dans un groupe. Il s’imprègne plutôt bien et vite de tout, il en a l’habitude dans sa sélection.
« C’est impossible qu’on ne trouve aucune solution »
Quelle est ta position sur la blessure de Frédéric Michalak, survenue lors du dernier match du tournoi des VI Nations ?
C’est l’éternel problème du joueur qui évolue et se blesse avec l’équipe de France et qui est pris en charge par son club. Quand je disais qu’il fallait privilégier l’intérêt supérieur du rugby français, à savoir le XV de France, on a finalement l’impression de ne pas être écouté. J’en ai d’ailleurs discuté avec Alain Afflelou (président de l’Aviron Bayonnais). On contribue à ce que ce genre de problèmes se reproduise, avec l’argent du club qui sert à soigner les joueurs blessés avec leurs sélections. Les présidents ont envie de s’investir dans le projet du rugby français, qui ne concerne pas seulement les clubs. Mais je comprends aussi sa contrariété lorsqu’il doit payer pour cela. Cette question a toujours existé, même quand j’étais à la tête de l’équipe de France, et j’avais la même réaction vis-à-vis des plaintes des dirigeants. On doit trouver un consensus. Et ce ne sera pas en ne les écoutant pas qu’on avancera, mais bien autour d’une table. C’est impossible qu’on ne trouve aucune solution.
Bayonne, c’est une équipe que vous respectez, on imagine.
Oui, elle comprend beaucoup d’internationaux et il y a surtout deux personnes que j’apprécie, le président et le maire, Jean Grenet. J’ai eu l’opportunité d’être à leurs côtés pendant trois mois et j’ai créé des liens affectifs avec eux, en particulier avec Alain Afflelou que je connaissais moins. On a beaucoup ri ensemble hier (mercredi) au téléphone. Je pense que Bayonne s’attendait à avoir un meilleur classement. Ils ont eu des blessés et peut-être que leur profondeur de banc est plus juste que ceux qui les précèdent. Si on regarde leurs individualités, Philipps, Rokocoko, Roumieu, Boutaty… Le fait de jouer à San Sebastian est un plus. Alain me disait que le stade se remplissait vite, ce qui indique que Toulon attire et qu’on était certainement l’équipe qui faisait le plus venir les gens aujourd’hui. Cela fait plaisir de l’entendre. J’ai eu l’occasion d’y aller en tant que spectateur, c’est un contexte particulier, une ville chaleureuse, qui tourne beaucoup autour de la fête. Les Basques s’y retrouvent parce que c’est leur identité.
Avez-vous pensé à faire jouer Jonny Wilkinson, étant donné les absences ?
On en parlé. J’ai pensé à le convoquer, quitte à ce qu’il se repose face au Stade Français. En discutant avec lui, j’ai senti qu’il préférait se reposer maintenant, sachant qu’il s’entraîne intensément en ce moment. Jonny, qui est celui qui a le plus de minutes sur le terrain, veut toujours jouer, mais je me suis rendu compte que cela ne lui déplairait de faire l’impasse. Il a fait venir son head coach, ils doivent dormir ensemble d’ailleurs (sourire). C’est peut-être la première fois où je le sens content de rester en dehors du jeu. Il fait partie de ces joueurs qui connaissent leur corps, une carrosserie familière de l’enchaînement entre championnat et rencontres internationales. Là, il n’a plus les secondes, donc je ressens chez lui beaucoup plus de fraîcheur. L’an dernier, il avait souffert d’avoir joué la Coupe du monde.
Rugby 365
Publicité
Comments are closed.
😉 Bernard est bien dans le droit fil du boss…et c’est plutôt rassurant…Mourad est dans son rôle de trublion institutionnel, d’histrion humoristico-politique déboulant comme un chien dans un jeu de quilles en plomb…et tant mieux si il dérange !…car à entendre nos dirigeants fédéraux, parés de leur chape de morgue, de suffisance et de mépris, le rugby est une grande famille… on l’a lu et entendu maintes fois…et dans une famille, on apprécie de ne pas se disputer ouvertement… on garde les rancunes bien au chaud, on s’arrange entre soi et quand il faut réunir le conseil de famille, on fait en sorte de tout décider à l’avance pour éviter les fâcheries…une vraie attitude corléonesque, en somme !…Don Camou, bacio la tua mano – o Capo de Tutti Capi !…
Mourad et Bernard, je vous soutiens sans réserve (les critiques viendront assez tôt…) pour mettre à bas ce système qui évoque plus la pègre napolitaine et le Soviet Suprême que la démocratie associative moderne…et qu’une vraie valorisation du patrimoine rugbystique soit enfin engagée comme dans toutes les grandes nations de l’ovale !…
Il ne faut pas désespérer car seul des olibrius comme Mourad Boudjellal et consorts peuvent secouer le baobab de l’immobilisme fédéral… il ne faut pas désespérer, ni être naïf devant la complexité des rouages d’une institution aussi massive que la FFR… mais le président et ses amis (Guazzini, Afflelou, Savare…) peuvent y arriver car ils ont en eux le désir ardent et conscient de ne pas se laisser faire, de s’opposer, de se rebeller par rapport aux normes établies et tous dotés d’une bonne dose d’humour contestataire, impossible à enfermer dans un moule sur mesure… à l’image des supporters du RCT, quoi !… alors, même si il y aura toujours à redire sur la manière, râlons, pestons, débattons mais restons unis dernière la bannière de Mourad car il ne mène pas si mal sa barque depuis bientôt 7 ans !…
Allez Toulon.
« On dit que le temps change les choses mais, en fait, le temps ne fait que passer et nous devons changer les choses nous-mêmes !… » – Andy Warhol.