Bernard Laporte, quel discours avez-vous transmis à vos joueurs après la victoire du RCT contre le Racing-Métro samedi (21-23) ?
On s’est réuni. Je leur ai dit que ce qui m’importait, comme dans chaque match, à domicile ou à l’extérieur, c’est l’état d’esprit et l’engagement qu’on y met. Je suis convaincu qu’on n’est pas la meilleure équipe, ni de France, ni du monde. Mais on essaie de grandir ensemble. Des nouveaux joueurs sont arrivés. N’oublions pas qu’on s’entraîne ensemble depuis cinq semaines. On va partir une semaine (ndlr : en stage à La Teste). Comme je leur disais, j’ai envie qu’on passe une bonne semaine et pour cela, il fallait gagner. On va fêter ça tous ensemble.

Que retenez-vous de cette rencontre ?
Ce que je retiens, c’est l’état d’esprit manifesté par ce groupe, qui a envie et qui se défonce. On a des joueurs avec des gros palmarès au niveau personnel. Mais le palmarès, c’est derrière. Ce qui est important, ce sont les challenges qui sont devant. Je suis vraiment satisfait de l’état d’esprit de tous les joueurs. Il y a un bon groupe, comme on dit dans le jargon du rugby. C’est important. On peut le perdre ce match. On sait que cette équipe du Racing est une très bonne équipe. Ça se joue à pas grand-chose. Mais ce qui m’intéresse, c’est qu’on ne lâche rien, qu’on reste toujours dans le match et qu’on montre de l’humilité. Ce sera notre mot toute la saison.

Pourquoi insistez-vous tant sur cette notion ?
Tout le monde écrit tout et n’importe quoi mais je crois qu’il faut rester les pieds sur terre. Chris (Masoe) n’a pratiquement pas joué, parce qu’il a joué un quart d’heure. Mais Pierrick (Gunther) est entré et a assuré tout le match. C’est ça qui nous plait aussi. Il y a des jeunes qui sont là et qui existent, comme Vincent Martin ou Jean-Charles Orioli, qui fait une très grosse entrée. Joce Suta, dont personne ne parle, nous aide certainement beaucoup à gagner le match, par sa conquête et par son déplacement. Tout ça nous intéresse, faire vivre un groupe tout simplement. Il y a des joueurs plus confirmés que d’autres, qui ont un palmarès plus important que d’autres. Mais comme je leur dis, le palmarès, c’est bien, mais c’est derrière. Ce qui compte, c’est devant.

« Ce sont des gestes intolérables »

Malgré cette victoire, vous aurez du travail lors de votre stage car la copie rendue n’est pas encore parfaite…
Bien sûr. Elle est loin d’être parfaite, notamment en première mi-temps. On perd quatre touches et deux ballons sur nos lancements de jeu sur mêlées. Ça fait six ballons de moins à jouer, c’est beaucoup. Tout n’a pas été parfait, c’est une évidence.

Avez-vous des nouvelles de Chris Masoe ?
C’est spectaculaire. Chris Masoe s’est fait marcher dessus volontairement par un joueur que j’aime beaucoup (ndlr : Dimitri Szarzewski). Si c’est vrai, je crois qu’on portera réclamation, tout simplement, parce que lui dit qu’il s’est fait agresser. Je ne veux pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, donc on va regarder les images. Ce sont des gestes qui sont intolérables. Il n’a plus d’oreille aujourd’hui. Il s’est fait recoudre, il a 20% de l’oreille qui tient. Il est formel, il dit qu’il a pris un coup de talon volontaire de la part d’un joueur. On ne citera personne mais on regardera ça avec attention, parce que ce n’est pas supportable. Mais encore une fois, on se calme. J’ai vu ce qu’il a dit et on regardera.

Et pour Alexis Palisson ?
Je viens de le voir. Il a fait un petit K.-O. Enfin, un petit ou un grand, je ne suis pas médecin. Il va aller à la Pitié-Salpétrière parce que le médecin du Racing, qui est chirurgien, veut faire une batterie d’examens. Il a récupéré mais il ne se rappelle même pas si c’est un plaquage ou autre chose.

Rugby 365