«Le Bernard Laporte en costume, je ne le vois pas à Toulon. Mais le Bernard Laporte en survêtement, personne ne peut dire que ce n’est pas un grand entraîneur», déclarait à la fin de l’été Mourad Boudjellal. Quelques semaines plus tard, l’ancien sélectionneur du XV de France devenait entraîneur du RCT qu’il allait conduire jusqu’à la finale du Top 14. Pourtant, l’histoire était loin d’être écrite à l’avance.

Zizanie à Bayonne

Car c’est sur les bords de la Nive que Bernard Laporte avait programmé de faire son grand retour dans le monde du rugby après un intermède au ministère des sports. En décembre 2010, Laporte intègre le conseil d’administration de l’Aviron Bayonnais. A ce moment, il n’est pas encore question d’un retour sur la pelouse mais plutôt d’un poste de super conseiller du président Salagoïty. Très vite, les relations se tendent entre les deux hommes. Laporte est soupçonné d’avoir contacté Jack White pour remplacer ses entraîneurs, sans l’accord de son président. De plus, il est censé apporté de nouveaux partenaires financiers, mais rien ne vient. Les tensions sont telles que Laporte décide finalement de claquer la porte de l’Aviron. Alain Afflelou s’en émeut et au final, Francis Salagoïty perdra la présidence du club au profit de Michel Cacouault. On annonce un retour de Bernard Laporte en tant que conseiller du président, mais le mal est fait et malgré l’affection qui règne entre Afflelou et Laporte, ce dernier a tourné la page.

Arnaque et drame à Paris

Mais l’envie de se rapprocher du rugby est là. Même s’il dit ne regarder que les matches de l’équipe de France, Bernard Laporte veut revenir aux affaires. Et pour cela, rien de mieux que son club de toujours, le Stade Français. Après avoir été entraîneur du club parisien qu’il a conduit jusqu’au titre en 1998, c’est maintenant le poste de conseiller du président qui lui est offert. Avec pour première mission d’apporter de nouveaux partenaires financiers pour stabiliser le club. Commence alors la triste affaire de la FACEM. Croyant sauver le club grâce à cette fondation canadienne, Laporte est en fait victime d’une arnaque. Le Stade Français est plus fragilisé que jamais et ne doit sa survie face à la DNACG qu’à l’arrivée d’un nouveau président, Thomas Savare. Max Guazzini quitte le club avec la seule satisfaction de le voir perdurer dans l’élite. Bernard Laporte, lui, se cherche un avenir. Un avenir qui sera donc Rouge et Noir, sur la Rade. Cette fois, l’aspect financier ne le concerne plus. Laporte est là pour entraîner le RCT après le départ de Philippe Saint-André et c’est sa marque qu’il pose sur l’équipe. Une grosse défense, un énorme combat (Laporte ne jure toujours que par les gabarits hors norme) et du jeu au pied. Et la recette fonctionne puisque Berny le dingue se retrouve en finale du Top 14. Une renaissance.

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