Bernard Laporte, le contrat est-il rempli après cette victoire face à Montpellier (37-16) ?
Oui, le contrat est rempli. Ca fait plaisir c’est sûr. L’objectif était de gagner face à une équipe de Montpellier pas facile à manœuvrer. On gagne en prenant le point de bonus donc on est vraiment satisfait. Je suis très fier de l’état d’esprit des joueurs qui prennent du plaisir à jouer ensemble sur le terrain. Je constate avec bonheur qu’ils se congratulent et se félicitent. Ça leur appartient : ce sont eux qu’il faut féliciter.

En plus de la victoire, il y a eu des choses intéressantes…
Oui, il y a des choses intéressantes mais quand tu es entraîneur, tu ne retiens ce qui ne va pas. C’est pour ça que c’est un métier de con. On peut se rassurer en pensant à ce qui a fonctionné mais on ne le fait jamais. Au finale, on marque sur deux ballons en première main. Ce qui m’a le plus déçu entre guillemets, ce sont les 25 premières minutes où on était approximatifs sur des gestes de finition. On doit marquer et on ne le fait pas. Au haut niveau, il faut concrétiser sur ses temps forts. C’est le côté un peu négatif ainsi que les renvois qu’on ne prend pas. On reste chez nous dans nos 22 mètres alors qu’on aurait pu être meilleur dans la conquête du ballon et dans l’organisation pour repartir. Mais dans l’ensemble, il y a eu beaucoup de volume avec le troisième rideau et beaucoup de ballons de récupération avec de longues passes. Ce sont des choses qu’on essaie de mettre en place : le placement, le replacement, proposer des solutions au porteur de balle. On peut marquer un essai extraordinaire mais David Smith se fait reprendre in extremis. Je sens qu’ils prennent du plaisir : il faut continuer et garder cet état d’esprit. D’un match à l’autre c’est un éternel recommencement.

Les observateurs vous placent déjà comme le favori. Qu’en pensez-vous ?
Les gens disent ce qu’ils veulent, ce n’est pas un souci. Je ne vois pas pourquoi nous serions favoris dans cette compétition. Juste parce qu’on a fait un bon début de saison en France ? Ca veut dire quoi ? On ne connaît pas les clubs gallois, les clubs irlandais : ça n’a ni queue ni tête. Par contre, ceux qui nous voient favoris, dites leur qu’ils parient leur maison. On verra leur sincérité. Mais je pense qu’il n’y en a pas beaucoup qui le feront.

« Ce qui me fait plaisir c’est l’envie, l’enthousiasme et la passion dans cette équipe ! »

Ce succès est le fruit du travail des précédentes semaines…
C’est le travail depuis un certain temps. On n’invente rien, c’est un état d’esprit. Je l’ai dit aux joueurs : on ne va pas marquer uniquement sur des mêlées et des touches. Parfois, l’adversaire rend des ballons donc il faut essayer de les exploiter, de les bonifier face à une défense qui souvent n’est pas organisée. En tout cas, on a les pieds sur terre. Ce qui me fait plaisir c’est l’envie, l’enthousiasme et la passion dans cette équipe.

Commencer par une victoire est toujours bon pour la suite…
Si on veut figurer dans cette H Cup sur une poule de six équipes, il faut gagner cinq rencontres. Si tu n’en remportes pas cinq sur six, tu es obligé d’attendre les résultats des autres groupes. C’est un petit peu la complexité de la Coupe d’Europe qui n’est pas très lisible. C’est vrai que de ce côté-là c’est compliqué.

La qualification est-elle un objectif ?
Bien sûr qu’on a envie de se qualifier et d’être performant sur les deux tableaux. On ne va certainement pas faire marche arrière maintenant ni s’emballer. Cardiff sera costaud avec leurs sept internationaux. Sale a réalisé un match extraordinaire dans les 25 dernières minutes pour aller chercher la victoire (ndlr : succès 34-33 face à Cardiff). Je ne vois pas pourquoi on serait meilleur que ces équipes. On va les prendre avec le sérieux que ça demande.