Ce samedi matin a débuté une page importante pour le XV de France. Dans le chaudron du rugby mondial, à Dunedin, les hommes de Fabien Galthié se sont inclinés de peu contre les All-Blacks, sur le score de 31 à 27.

Deux autres confrontations sont programmées d’ici au 19 juillet, et un vétéran tricolore incarne plus que jamais l’esprit de revanche : Rabah Slimani.

À 35 ans, le pilier droit, désormais sous les couleurs du Leinster, a retrouvé les All Blacks avec un souvenir amer et une détermination intacte. Dans une interview accordée à L’Équipe, celui qui compte 58 sélections est revenu sur un épisode qui a profondément marqué sa carrière.

« Elle a été compliquée à gérer et m’est tombée dessus après un match face aux All Blacks, justement. C’était au Stade de France, le 11 novembre 2017 (défaite des Bleus 18-38, NDLR). Face à un pilier gauche que j’ai vu une fois et que je n’ai jamais revu (Kane Hames, NDLR) », se remémore Slimani.

Ce jour-là, une stratégie particulière avait été mise en place pour contrer les méthodes adverses. « J’avais repéré que, chaque fois qu’il rentrait en mêlée, il lâchait sa liaison pour essayer de prendre le short du pilier droit et lever sa jambe pour le déséquilibrer. Sur une idée de Yannick Bru, on avait décidé de mettre de la vaseline sur mon short pour ne pas qu’il puisse s’en saisir. »

Mais le plan tourne court. « Sauf que dès la première mêlée, ça tombe et je suis pénalisé. Deuxième mêlée, ça tombe encore et nouvelle pénalité contre moi. À la troisième, pareil : l’arbitre, Angus Gardner m’appelle et boum : carton jaune. »

Le coup est rude, et les conséquences durables. « À partir de là, on a dit que j’étais dans l’œil des arbitres. La réputation avait été lancée et ça m’a fait du mal. »

Sept ans plus tard, Slimani se présente comme l’un des rares cadres d’un groupe jeune et largement renouvelé, privé de ses stars.