Toujours à l’occasion du Moscato Show de RMC, l’arbitre Laurent Cardona a évoqué les critiques du manager Toulonnais Bernard Laporte qui affirmait avoir l’impression de recevoir le premier ministre dans les vestiaires lorsque Laurent Cardona y entrait.

Ainsi, l’arbitre du Top 14 avoue avoir souvent la tête haute en entrant dans les vestiaires. Pour autant, il ne pense pas faire le fier. Il se demande s’il ne devrait pas entrer dans les vestiaires avec un chapeau pointu et « faire un turlututu« . Enfin, il explique que les arbitres doivent forcément avoir un minimum de fierté et d’amour propre s’ils veulent diriger 30 bonhommes sur le terrain. Extrait:

« Dans les vestiaires, qui est un moment « intime » entre nous, les joueurs d’une équipe et les managers, quelle serait la bonne démarche ? Il faudrait que l’arbitre entre dans les vestiaires, regarde ses chaussures en ayant peur ? Mais Vincent (Moscato), tu nous prends pour des dictateurs ? On m’a appris en Provence à être au service du jeu avant toute chose ! Si jamais l’arbitre se met à siffler toutes les fautes qui existent, aujourd’hui, quand on a une moyenne à 20 pénalités par match, demain ce serait 50 pénalités par match ! Il faut bien faire du trie là-dedans. Tous les amoureux du rugby comprennent qu’il faut du trie dans l’arbitrage et qu’on ne peut pas tout siffler. On siffle les fautes qui influent le jeu, qui influent sur l’attaque, qui influent sur la défense ! Pour conclure ça, car c’est vraiment une attaque personnelle sur ma personne: alors oui il peut m’arriver d’entrer dans les vestiaires la tête droite. Est-ce que j’ai un grand sourire lorsque je rentre ? Peut-être que c’est quelque chose qu’il faudra que je corrige dans l’avenir. En tout cas je me retourne vers les entraîneurs. Je m’étais retourné vers Bernard Laporte une fois après avoir fait le briefing avec les premières lignes. J’ai dit: « Monsieur l’entraîneur, est-ce que vous avez une question particulière ou un point particulier à préciser ou autre ? Il m’a dit non non Monsieur Cardona, je vous souhaite un bon match. Et je sors du vestiaire. Qu’est ce qu’il faut faire d’autre ? Je rentre avec chapeau pointu et je fais un turlututu en rentrant ? Il faut relativiser ! On est 45 minutes avant la rencontre, les joueurs sont concentrés, l’arbitre arrive, je suppose que les joueurs utilisent ce moment pour réellement entrer dans le match. Est-ce qu’on a une allure de premier ministre, est-ce qu’on a l’air trop fier ? Alors forcément, on en a un peu de fierté, car pour diriger 30 bonhommes avec de grandes stars sur le terrain, si tu n’as pas un peu de fierté propre et d’amour propre, alors tu ne peux pas entrer sur le terrain. Puis cette attitude est un bouclier contre la pression économique, contre la pression des clubs, contre la pression du match en lui-même. C’est un bouclier cette façon d’être un peu rigide. On se protège comme on peut. »