Laurent Labit : « Ceux qui ne sont pas prêts à s’engager à fond ont intérêt à sortir du vestiaire maintenant plutôt que de trahir ce maillot »

Laurent Labit : « Ceux qui ne sont pas prêts à s’engager à fond ont intérêt à sortir du vestiaire maintenant plutôt que de trahir ce maillot »

Le mardi 11 novembre 2025 à 10:55 par David Demri

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Ce mardi 11 novembre marque une nouvelle ère à Perpignan. Une semaine après avoir succédé à Franck Azéma, Laurent Labit dirige son premier entraînement à la tête de l’USAP.

Le défi qui attend l’ancien adjoint du XV de France est colossal : relancer une équipe catalane dernière du Top 14, avec un seul point pris en neuf journées.

Ce point précieux, arraché à Pau lors de la dernière journée avant la trêve (27-23), constitue pour Labit un point de départ. « Je crois que le groupe a montré que sa saison avait vraiment démarré à Pau », a-t-il confié sur Ici Roussillon dans l’émission 100 % USAP.

« On a vu une très belle réaction, une vraie tenue dans ce match. Avec juste un petit surplus de confiance, je pense que l’équipe aurait pu l’emporter là-bas. C’est intéressant, et évidemment, on va essayer de construire là-dessus. Le travail effectué dans la semaine, avec Mathieu Cidre, a été très juste dans la préparation. Et les joueurs ont parfaitement appliqué ce qui avait été travaillé. Il y avait derrière un état d’esprit remarquable. »

« On le sait depuis le début, gagner à Pau c’est compliqué pour tout le monde. Et là, on a vu une USAP qui, par fierté, n’a rien lâché. Au contraire, elle est revenue dans le match, a mis la pression à la Section jusqu’à la fin. Pau était très content de pouvoir taper en touche pour conserver sa victoire. »


Une première échéance capitale face à Montpellier

Le 22 novembre, l’USAP affrontera Montpellier dans un match déjà crucial. Mais ce rendez-vous ne devrait pas se jouer à Aimé-Giral, en raison de sanctions disciplinaires. « Déjà, on attend la décision finale, parce que le club a quand même tout tenté depuis plusieurs semaines pour essayer d’alléger la sanction, ou de la modifier, ou au moins de faire décaler cette délocalisation », a rappelé Labit. « Si ce n’est pas le cas, il faudra assumer par rapport aux erreurs qui ont été faites ce jour-là. »

Mais pour le technicien, pas question de se réfugier derrière des excuses : « On aura une équipe de l’USAP très remontée pour ce match contre Montpellier, que ce soit délocalisé ou à Aimé-Giral – ce qu’on espère évidemment. Mais peu importe le lieu, il n’y aura pas d’excuses. On envisage une seule issue : la victoire. »


Discipline, occupation, confiance : les clés de la relance

Labit a déjà identifié les secteurs prioritaires à corriger : « C’est sûr que le territoire et l’occupation, c’est un secteur très, très important. Et la discipline aussi. […] On est l’équipe la plus pénalisée. Et pourtant, il y a un paquet de fautes qu’on peut éviter largement. […] Ces fautes nous mettent en grande difficulté derrière. »

Le nouveau manager insiste aussi sur la nécessité de mieux utiliser le jeu au pied : « Les trois équipes en bas du classement sont aussi celles qui utilisent le moins le jeu au pied dans ce championnat. […] L’objectif, c’est clairement d’essayer de jouer plus haut sur le terrain, plutôt que de cramer de l’énergie inutilement trop bas. »


Un discours fort au vestiaire

Le ton est donné : à Perpignan, l’engagement total sera la règle. « Je peux comprendre que certains soient peut-être déjà tournés vers autre chose, vu la situation actuelle de l’équipe. Mais justement, autant le dire tout de suite et ne pas compter sur eux. Ceux qui ne sont pas prêts à s’engager à fond dans la mission de relever l’USAP et de la maintenir en Top 14, ils ont intérêt à sortir de la salle ou du vestiaire maintenant plutôt que de trahir ce maillot. Ce maillot, il a une histoire. On est dans un club historique, on peut pas galvauder ça. »

Labit veut aussi remettre la solidarité au cœur du projet : « Mon management, il passe toujours par le collectif, par la solidarité. […] Notre rôle, c’est de maintenir tout le monde prêt, pour qu’ils soient performants le jour où on fera appel à eux. »


« À Aimé-Giral, c’était comme aller affronter Tyson dans le Bronx »

Connaissant bien la ferveur catalane pour l’avoir affrontée, Labit veut redonner à Aimé-Giral sa réputation de forteresse. « C’est vrai que quand on venait jouer à Aimé-Giral, un peu comme Toulon à Mayol, on savait à quoi s’attendre. Pour ceux qui aiment les comparaisons, c’était un peu comme aller affronter Tyson dans le Bronx à l’époque », sourit-il. « Tu savais que ça allait être très très compliqué. Et ça doit être ça, Aimé-Giral. […] À l’USAP, on ne demande pas le soutien des supporters, il faut aller le chercher sur le terrain. »

Entre lucidité et passion, Laurent Labit veut désormais rallumer la flamme catalane.

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