Samedi, Maxime Mermoz disputera son 13e match de la saison, le maximum possible. Il a été titulaire à chaque fois, a bouclé huit rencontres au complet, deux d’une heure en amical en août, deux autres de 66 et 68 minutes. La saison dernière, il avait aussi été beaucoup utilisé (20 matches de Top 14, 6 en Coupe d’Europe, 2 matches du Tournoi des Six Nations). La semaine passée, Philippe Saint-André, le sélectionneur des Bleus, nous avouait : « Maxime joue tout le temps. » Ce qui ne l’a pas empêché, sur la forme étincelante du centre toulonnais, de l’appeler pour les tests de novembre. Il pourrait ainsi se présenter face aux Fidji avec quatorze matches dans les jambes. Mermoz, très rarement blessé, explique comment il se prépare.

Beaucoup de soins ? – « Trois ou quatre fois par semaine, je fais une séance d’étirements passifs avec les kinés. Ça dure une demi-heure environ. À la base, je ne suis pas très souple… C’est le kiné qui travaille, ça fait vraiment du bien. Tout ça fait récupérer plus vite. Mardi, j’ai eu une petite alerte. Avec l’âge (28 ans), tu te connais mieux, tu entends le signal avant que ça devienne plus grave. Je suis allé au massage, j’ai quitté le centre d’entraînement plus tard. En début de semaine, je sais de moi-même lorsque je dois alléger le travail en salle avec les préparateurs physiques. »

Plus de sommeil ? – « Je dors beaucoup moins qu’avant, depuis la naissance du bébé (Aaron, le 19 août)… Du coup, je suis très à l’écoute de mon corps, je fais attention. Depuis la naissance, je n’ai pas fait 10 000 siestes car ce n’est pas mon truc, mais quelques-unes. Disons que si, après le déjeuner, je sens que j’ai sommeil, je vais m’allonger. »

Quelle préparation physique ? – « Pour la première fois depuis 2008, je ne suis pas parti en tournée d’été (ou à la Coupe du monde, en 2011) avec l’équipe de France. J’ai d’abord bien pu couper : quinze jours. C’est peu ? J’ai vraiment coupé, et c’est nouveau. Après, pendant mes vacances, j’ai fait du tennis, du futsal, du crossfit à la salle de sport. Ça, c’est bien, tu montes vite dans les tours avant de reprendre avec le groupe. On a un nouveau préparateur physique (Paul Stridgeon) qui nous a proposé de la natation, en première semaine, pour commencer tranquillement. Puis on a enchaîné sur une grosse préparation à Tignes. »

Peur d’exploser en vol ? – « Non. Je n’y pense pas. Ma première saison à Toulon (2012-2013), j’avais enchaîné sur la lancée de Perpignan, plus l’équipe de France. En février, j’étais cuit… La saison dernière, j’ai beaucoup joué mais mieux géré. C’est vrai que j’ai moins disputé de matches internationaux… Mais on l’oublie, je jouais énormément avec l’USAP. Presque tout le temps, comme ­titulaire. J’ai l’habitude d’enchaîner. Et ça fait longtemps que je n’ai pas été blessé, presque quatre ans. L’année avant la Coupe du monde, je m’étais luxé l’épaule en novembre, puis encore pendant le Tournoi suivant. Mais, depuis, plus rien. Et, avant, à l’USAP, je n’avais eu que des béquilles, des petits pépins qui m’avaient fait arrêter dix jours. »

Moins de sorties ? – « On bouge pas mal, quand même. On est allé au Salon du bateau, à Cannes. Mardi soir, on était à Marseille pour le concert de Stromae, un cadeau de Noël de mon frère. Cet été, notre vie a été très très calme, on est restés à la maison pendant la grossesse de Barbara. Mais on a régulièrement des dîners avec des amis, deux-trois fois par semaine. On est un peu comme M. et Mme Tout-le-Monde, avec une différence : le week-end, il y a les matches. On en parlait récemment avec Damien Chouly : on vit au rythme des rencontres. Avant, on pense à bien s’entraîner, se préparer ; après, à bien récupérer. Et ça repart… »

Quelle alimentation ? – « Je fais attention à la diététique, aux compléments nutritionnels. J’en pèse certains. Com­me je suis souvent avec Sébastien Tillous-Borde, on se pousse mutuellement. Je n’ai pas, comme lui, un tempérament à être sec naturellement, alors je suis vigilant. Après, suivant les périodes, il peut y avoir des jours de grande fringale. Dans ces cas-là, il ne faut pas trop réfléchir et manger. Concernant l’alcool, je n’en bois quasiment pas. Une bière fraîche pour l’apéro de temps en temps, ou une dans les vestiaires avec les potes, celle du partage. Et parfois un verre de vin à table. »

Et les vacances ? – « On a encore parlé de rien, avec Bernard (Laporte). J’ignore quand je me reposerai. Tout ça dépend tellement des résultats, de ce qui peut se passer… Je sais que Mathieu (Bastareaud) figure sur la liste des 30 protégés et qu’il est géré en fonction. Pas moi, mais je ne me pose pas de question, je n’ai aucun souci par rapport à ça. »

Source: lequipe.fr