Le déclic pour Sackey ? ( Source Rugby 365 )

Le déclic pour Sackey ? ( Source Rugby 365 )

14 octobre 2010 - 8:33

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Paul Sackey a bien choisi son jour. Particulièrement décevant depuis le début de saison, l’ailier anglais de Toulon a attendu la première journée de la H Cup et la visite de Martin Johnson, l’entraîneur du XV de la Rose, pour s’illustrer. Si son compatriote Jonny Wilkinson a été élu homme du match face aux Ospreys (19-14) samedi dernier, c’est bien lui qui restera comme la star de la rencontre. Son premier essai de la saison marqué à deux minutes de la fin offre au RCT la première victoire européenne de son histoire. Sackey (30 ans, 22 sélections) n’a pas encore livré une prestation aboutie. Sans ce coup d’éclat tardif, on aurait d’ailleurs stigmatisé ses errements défensifs ou son manque de percussion. En l’espace de quelques secondes seulement et d’une course le long de la ligne de touche, l’ancien joueur de Leicester a fait tout oublier. Temporairement du moins. « Son point fort est d’être décalé, analyse Philippe Saint-André. On l’a fait une fois, il marque et nous offre la victoire. Je suis content pour lui car il a vécu des moments difficiles en dehors du terrain. Nous avons toujours été derrière lui et solidaires. »

Sackey en avait bien besoin. Depuis la mort de son cousin, Michael, assassiné par balles en pleine tête au volant de sa voiture fin juin à Londres, l’Anglais a eu du mal à se concentrer sur ses performances sportives. « Depuis deux mois, le club m’a donné du temps pour aller voir régulièrement ma famille. Aujourd’hui, je me sens bien, en forme, et prêt à revenir, disait-il la semaine dernière dans Var Matin. C’était dur, car j’avais besoin de superviser les problèmes qu’a rencontrés ma famille. Je dois revenir à mon meilleur niveau pour tous les gens qui croient en moi. Je vous promets que je vais le faire. Je veux leur prouver que je ne suis pas venu ici en vacances, mais pour jouer mon meilleur rugby, celui que j’ai pratiqué lors des dix dernières années. J’espère leur prouver dès le match contre les Ospreys. » Sackey a tenu parole. Et comme un symbole, c’est sur un service de « Wilko » que l’Anglais est parvenu à enfin débloquer son compteur.

« Jonny m’a adressé une passe incroyable dont il est sûrement le seul à pouvoir réaliser », raconte-t-il, humble. Conscient de ce qu’il a vécu ces dernières semaines. Sur et en dehors des terrains. Préféré à Shane Williams cet été pour venir apporter son expérience et sa vitesse aux lignes arrières du RCT, Sackey peut de nouveau sourire. Et aborder la suite de sa saison avec un peu plus de sérénité. « C’est une marche franchie pour progresser et me sentir mieux dans cette équipe. J’ai essayé de m’impliquer dans le jeu autant que j’ai pu, mais il me faut encore du temps pour m’installer et bien jouer dans une équipe que je découvre. Je savais qu’un jour où l’autre le vent allait tourner. » Mayol commençait à douter sérieusement. Sackey, lui, dit n’avoir jamais douté. Le meilleur est peut-être à venir. Le plus dur aussi. Car l’Anglais né au Ghana va devoir confirmer dès samedi au Munster. Et ne plus se contenter d’un essai tous les dix matchs. C’est tout ce dont rêvent Philippe Saint-André et Martin Johnson.

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