Le Goret dans le poulailler

Le Goret dans le poulailler

24 août 2011 - 9:29

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Club de rugby doté d’un solide budget, soutenu par un public passionné, situé dans une ville où il fait régulièrement plus de 30° et dirigé par un président mégalo, cherche manager ». Mourad Boudjellal ne perd pas son sens de la formule. Pourtant, le président du Rugby Club Toulonnais sait qu’il a perdu son président délégué au secteur sportif. La durée de vie de Philippe Saint-André au RCT n’excédera pas les deux prochains mois.

Début décembre, l’ancien coach de Gloucester et Sale deviendra le patron du XV de France. Ce choix doit être officialisé demain ou en début de semaine prochaine par Pierre Camou, le président de la FFR. Saint-André succédera à Marc Lièvremont qui a annoncé à la fin de printemps qu’il ne désirait pas poursuivre son aventure à la tête des Bleus. Aventure qui, à moins d’un exploit des Français au Mondial, n’avait de toute façon guère d’espoirs d’être reconduite par son employeur.

« J’aurais préféré que cela ne sorte pas dans la presse lundi, qu’il y ait moins d’attrait médiatique autour de cette histoire, mais c’est la vie et hélas, les aléas du sport professionnel. Au RCT, on a quand même l’habitude… », déclarait hier Philippe Saint-André, visiblement gêné par la collision de ses actualités (équipe de France et ouverture du Top 14 samedi avec Toulon-Biarritz). « J’essaie de gérer cette situation avec le plus de transparence et de clarté possibles, que ce soit avec mon président qui, pour l’instant, est exceptionnel, mon staff et mes joueurs. Le public toulonnais mérite un bon début de saison en Top 14 ».

Guy Novès ayant refusé, Saint-André était donc le second choix. Il est promu berger des coqs. A 44 ans, 69 sélections à l’aile des Bleus et un titre de champion d’Angleterre avec Sale, le palmarès du natif de Romans (Isère) parle pour lui. Il répond au profil recherché : un manager à l’anglaise dont l’influence dépasse le terrain. Copieux réseau rugby et bienveillance médiatique sous le bras, il peut espérer un certain état de grâce. Au moins jusqu’au Tournoi 2012.

« C’est un très très bon choix », commente Sébastian Bozzi. L’ancien pilier de l’USAP, reconverti dans les travaux publics, joua sous les ordres du « Goret » en 2004 à Sale. « Il est exceptionnel dans l’analyse du jeu adverse. Même si ce n’était pas toujours joli, c’était terriblement efficace. ll a aussi sorti ou bonifier de nombreux joueurs, dont bien sûr Sébastien Chabal qui a pris une autre dimension sous ses ordres en Angleterre ».

« Je n’ai rien contre Saint-André, mais je pense qu’il faudrait d’abord privilégier des entraîneurs qui ont réussi en France. Comme Novès, Galthié ou Brunel par exemple », réagit de son côté Christian Labit, le manager carcassonnais. Qui regrette surtout le refus de Guy Novès : « Pas parce que c’est mon ami, mais pour ce qu’il aurait apporté au XV de France ».

Reste d’autres interrogations. D’abord, son relatif échec à Toulon. Où, malgré un effectif XXL, il n’a rien gagné et surtout pas imposer un fond de jeu inoubliable. Ensuite, la nature de sa relation de travail avec Patrice Lagisquet, annoncé comme son adjoint en compagnie du Toulousain Yannick Bru. Lagisquet, cerveau des titres biarrots 2002, 2005 et 2006, peut-il se contenter d’un rôle d’adjoint ? Son palmarès supportera-t-il une autorité technique supérieure ? En attendant, Mourad Boudjellal cherche un successeur à PSA. Et, il ne manque pas d’arguments…

Source l’indépendant

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  1. Khazdhall 24 août 2011 à 12h

    "Où, malgré un effectif XXL, il n’a rien gagné et surtout pas imposer un fond de jeu inoubliable"

    On oublie rapidement qu'il est revenu en top14 depuis seulement 2 saisons !! la 1ere est un échec? demie finale top14 et finale challenge c'est pas dégeu, la seconde saison est pas bonne pour 2 points..et après qui pouvait dire si le RCT n'allait pas en demie ou en finale avec ses 2 points… idem pour la Hcup, si on faisait à domicile le quart je suis persuadé qu'on gagnait l'USAP.. bref d'accord sur le fond de jeu cependant.

  2. MG83700 24 août 2011 à 12h

    LABIT a bien raison . Regardons les choses en face , PSA n'a tout de même pas un palmarès époustouflant en tant qu'entraineur même sans prendre en compte ses 2 années à TOULON. Question jeu , qui pense que le rugby prôné par PSA est flamboyant, alerte, fluide. Au RCT c'est plutôt un rugby de l'ombre, besogneux.

    Alors pourquoi LAGISQUET, meilleur palmarès, vision de jeu totalement opposée accepterait il de rejoindre l'EDF sans être aux commandes . Comment PSA ne peut il pas se rendre compte de cela. L'ambition?

    Alors oui, NOVES était le meilleur et pour rejoindre l'avis de LABIT ,le suivant est sans contexte un entraineur qui a un palmarès éloquent dans le top 14, c'est LAGISQUET;

    Voilà pourquoi je suis persuadé que LAGISQUET n'accepetra pas un rôle de N° 2. Ce qui au passage aurait bien arrangé PSA

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