Alors que les festivités battent encore leur plein à Bordeaux après le sacre européen de l’UBB, les coulisses du rugby français s’activent déjà autour d’un autre événement majeur : la tournée du XV de France en Nouvelle-Zélande.

Fabien Galthié et son staff se réunissent dès ce mardi à Toulouse pour un ultime séminaire de préparation, tandis que des discussions stratégiques se poursuivent entre la Fédération française de rugby (FFR) et la Ligue nationale de rugby (LNR).

Cette réunion de trois jours, qui s’achèvera vendredi, vise à peaufiner le contenu des entraînements, anticiper la composition du groupe tricolore pour les test-matches du 5, 12 et 19 juillet face aux All Blacks, et surtout, à projeter les modalités concrètes du voyage.

Comme l’explique Sud-Ouest, mercredi, le staff tricolore participera à une séance pratique avec une équipe de jeunes du Stade Toulousain, une immersion symbolique dans le club où se déroule ce séminaire. Ils en profiteront également pour observer l’entraînement des professionnels et échanger avec leurs homologues.

Mais l’enjeu dépasse le simple cadre sportif. En parallèle, les dirigeants de la FFR et de la LNR mènent des négociations cruciales autour de la future convention les liant jusqu’en 2031, notamment sur la question de la mise à disposition des internationaux. Fabien Galthié plaide pour pouvoir sélectionner certains finalistes du Top 14 pour la tournée — une demande actuellement bloquée par la convention en vigueur.

« Elles se font en bonne intelligence. L’idée de la convention est de préserver l’intégrité physique des joueurs et de favoriser leur récupération. Mais on peut être finaliste du Top 14 sans avoir un temps de jeu trop important », explique Jean-Marc Lhermet, vice-président de la FFR. « Est-ce qu’on ne pourrait pas sélectionner des finalistes en se basant sur des critères très objectifs ? »

La FFR envisage un départ en deux vagues pour la Nouvelle-Zélande : une première immédiatement après les demi-finales du Top 14 (20-21 juin), et une seconde après la finale (28 juin). Mais cette flexibilité suppose un compromis, notamment sur les périodes de repos des joueurs, qui bénéficieront de huit semaines de vacances après la tournée — un élément non négligeable pour les clubs à l’orée de la saison suivante.

En revanche, un point semble désormais acté : la reconduction du groupe de 42 joueurs mis à disposition pour les rassemblements. Une avancée notable après que la LNR, lors des premières discussions, ait exprimé des réserves sur l’impact de cette configuration. « La Ligue nous a fait comprendre que c’était handicapant dans leur mode de fonctionnement », concède Jean-Marc Lhermet. Néanmoins, un consensus a été trouvé au sein de la commission pilotée par Laurent Marti (UBB) et composée de figures majeures du rugby hexagonal.

Si tout n’est pas encore signé, les contours du prochain été tricolore se dessinent, à la croisée des objectifs sportifs de Galthié et des équilibres politiques entre clubs et sélection.