La démarche incertaine. Le pas lent. Mais le sourire aux lèvres. C’est ainsi qu’Anthony Méric s’est présenté samedi soir aux journalistes.

Tout l’inverse de sa prestation face au pays de Galles. Il a été le fer de lance des attaques françaises. Concentré, rapide dans ses exécutions, il a toujours su donner le bon tempo à ses coéquipiers. Malgré un jeu au pied encore « approximatif », selon ses propres mots, Anthony Méric peut aujourd’hui se satisfaire du chemin parcouru. Il est titulaire avec les Bleuets, devançant Antoine Dupont, grand espoir du Castres olympique. Il est également en bonne voie pour jouer la Coupe du monde cette année. Bref, une réelle performance si l’on prend en compte ses dernières saisons difficiles et notamment ses « trois années compliquées » au Stade toulousain.

TOMBER POUR MIEUX SE RELEVER

Un trou d’air après un parcours entamé dès le plus jeune âge à Montauban. C’est là, durant onze années, qu’il a fait ses début en tant que centre. Il a ensuite été repéré par le Stade toulousain, mais tout ne s’y est pas passé comme prévu. Repositionné en 9, il a eu du mal à être performant. Son entraîneur en sélection, Gérald Bastide, évoquait cette période avec plus d’indulgence que le joueur lui-même : « Il parle de deux ou trois mauvaises saisons. Moi, je dirais simplement que l’année dernière a été difficile pour lui à Toulouse et en équipe de France. Un passage à vide. Il lui a fallu une grosse force de caractère pour se relever car il était tombé assez bas. C’est tout à son honneur de le revoir plus fort qu’avant. Dans sa période de doute, nous avons effectué un gros travail technique sur son jeu de passe et son jeu au pied. »

Et le travail a fini par payer. En début de saison, il a signé à Toulon. Pour Anthony Méric, cette date a coïncidé avec le début de son renouveau : « Les premières semaines ont été impressionnantes, j’ai fait tout le début de saison avec les pros. Cela m’a permis de travailler avec de grands joueurs de de l’hémisphère Sud. On a beaucoup à apprendre avec des joueurs comme ça. »

Aujourd’hui, Anthony Méric a l’air bien plus épanoui. La preuve, à la 64e minute du match contre le pays de Galles : il a quitté le terrain avec le sentiment du travail accompli. Les Français étaient en train de mener 20-5. Les Gallois n’arrivant pas à sortir de leur moitié de terrain. L’issue de la rencontre était scellée. Les Bleuets, avec le néo-Toulonnais à la baguette, ont réussi à imposer leur conquête et leur combat : « On a joué dans les bonnes zones de jeu, on a essayé de trouver des espaces et les faiblesses de cette équipe galloise. Ça nous a réussi », analysait le demi de mêlée. En somme, une victoire méritée. Anthony Méric et ses coéquipiers ont donc parfaitement retenu la leçon irlandaise.

Ils peuvent maintenant penser sereinement aux prochaines échéances : l’Italie dans deux semaines et l’Angleterre la semaine d’après. Attention, sol glissant.

Source: Midi Olympique