Pragmatisme néo-zélandais, frustration tricolore et blessés mineurs : le sélectionneur Cédric Laborde est revenu avec lucidité sur la demi-finale perdue par ses Bleuets face aux Baby Blacks.

Dans un choc intense et engagé, l’équipe de France U20 s’est inclinée face à une Nouvelle-Zélande redoutablement réaliste. Malgré une entame pleine d’intentions et quelques séquences dominatrices, les Bleuets n’ont jamais réussi à prendre le contrôle du match.

Un constat que partage pleinement Cédric Laborde, sélectionneur des moins de 20 ans.

Ce-dernier s’est confié via Midi Olympique :

« Les Néo-Zélandais ont été plus pragmatiques que nous. Ils ont été plus précis. Ils ont fait moins d’erreurs. Je pense que par moments, on a réussi à les dominer. Mais eux ont été très efficaces sur les moments clés du match. »

L’essai à 15 contre 13, un tournant cruel

Alors que les Français bénéficiaient d’une double supériorité numérique, un essai concédé sur un moment mal négocié a fait très mal au moral.

« Ça fait partie des moments clés, oui bien évidemment. Mais avant cet essai, c’est deux en-avant que l’on commet… On lâche le ballon sans forcément trop de pression à 15 contre 13. C’est une grosse occasion de faire basculer le match à notre faveur. C’est partie des temps forts manqués. »

Ce manque de justesse dans les moments critiques aura pesé lourd. Malgré plusieurs incursions tricolores dans les 22 mètres néo-zélandais, le réalisme a clairement penché côté All Blacks.

Pas de regrets sur les choix de jeu

Accusé de ne pas avoir pris les points au pied à plusieurs reprises, le staff assume ses décisions.

« Non, pas forcément. Quand on décide d’aller en touche, on sait que c’est un de nos points forts. On marque d’entrée, l’arbitre les prévient plusieurs fois qu’il faut qu’il arrête de faire des fautes. On veut appuyer dessus, aller chercher le carton. Les occasions, on les a eues en fait. »

Mais dans les zones décisives, la mécanique bien huilée des ballons portés français a montré des signes de fébrilité inhabituelle.

« C’est sûr qu’on a lâché le ballon quand il ne fallait pas. On est parti un peu à contre-temps par rapport à d’habitude sur nos ballons portés. Nous avons été un petit peu moins précis quand on a eu l’occasion de passer devant. »

L’impatience, poison de la jeunesse

À vouloir trop bien faire, les jeunes Français sont parfois tombés dans le piège de la précipitation.

« Je pense que ça y a joué, oui. Un peu d’impatience, un peu d’énervement. On voyait qu’on n’était pas loin, qu’on pouvait marquer. Et en fait, tout ça amène un peu de frustration, qui amène de la précipitation. C’est l’enchaînement du match qui fait que derrière, tu lâches ces ballons. Ce sont des jeunes joueurs, ce match va leur servir. »

Malgré l’élimination, le sélectionneur veut croire aux vertus pédagogiques de cette défaite dans un contexte aussi relevé qu’un Mondial U20.

Des nouvelles rassurantes côté infirmerie

Deux joueurs ont quitté la pelouse sur blessure, mais rien d’inquiétant ne semble avoir été diagnostiqué pour l’instant.

« Je n’ai pas fait encore le point exact avec le docteur, mais pour Fabien (Brau-Boirie), c’est une plaie, c’est embêtant. Et Momo (Megherbi), je pense que c’est une crampe. Rien de bien grave. »