Le monde de Frédéric Michalak

Le monde de Frédéric Michalak

Le vendredi 9 novembre 2012 à 14:33 par David Demri

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Les espoirs d’un rugby porté vers l’avant reposent sur les épaules de Frédéric Michalak. A la veille d’affronter l’Australie (samedi, 21 heures), l’ouvreur relativise et revient sur le chemin qui lui a rouvert les portes du XV de France.

Frédéric Michalak n’est décidément pas un rugbyman comme les autres. Personnalité secrète, joueur imprévisible. Adoré ou décrié, il ne laisse pas indifférent. Et chacune de ses apparitions déclenche des mouvements de foule. Même chez les journalistes les plus blasés. Michalak, lui, n’en a cure. Sa récente paternité l’a transformé et l’homme est entré dans une autre phase de sa vie. Réputé pour la folie de son jeu, Michalak se révèle posé et réfléchi face à ses interlocuteurs. Et dans le contexte du match France-Australie, il est le premier à dégonfler l’événement. « Je m’entraîne à buter comme à Toulon. C’est le même ballon et les mêmes poteaux. Je me prépare. Comme tous les week-end », avoue-t-il le plus tranquillement du monde.

Il n’est pourtant pas dupe du contexte et sait que ce match a son importance. « C’est la première fois qu’on va affronter une équipe de ce niveau. Cela va nous permettre de savoir où nous en sommes car pour le moment, on n’a rien gagné. En Argentine, on a joué un match facile, face à une équipe B. Ce sera différent ce week-end ». Et n’allez pas lui parler du début de l’aventure 2015. « C’est un peu loin, non ? Gagnons déjà ce match. L’équipe de France est ouverte à tout le monde. Il faut de l’émulsion et ne pas fermer le groupe. Être là aujourd’hui ne veut pas dire que tu y seras demain, j’en sais quelque chose. Il faut le mériter pour être là ».

Que l’on soit partisan ou non de ses inspirations, il faut lui reconnaître d’avoir fait le nécessaire pour revenir au premier plan en équipe de France. « C’est le haut niveau. Il y a des hauts et des bas, mais si tu veux être performant, il faut travailler. Les choses ne tombent pas comme ça. Il faut s’entraîner et ne penser qu’à ça. Se remettre toujours en question et ne jamais baisser les bras. Parce dans ce cas là, tu peux vite tomber en dépression ». Mais loin de tirer la couverture à lui, Michalak n’oublie pas le collectif. « Si je suis là, c’est parce que je fais de bons résultats en club. J’ai fait une finale de Super XV et j’ai enchaîné avec Toulon qui marche bien. C’est lié aux performances de mes coéquipiers. Je ne suis pas seul sur le terrain ».

Pas seul mais leader reconnu, cependant. En quête de têtes dirigeantes, le XV de France semble s’appuyer sur la personnalité de son ouvreur. L’intéressé ne repousse pas la responsabilité. « C’est important qu’on soit tous des leaders. Mais il faut être sur le terrain pour montrer la voie. Ce que je veux c’est qu’on arrive tous à notre maximum pour gagner des matches comme ça (contre l’Australie) avec l’équipe de France. Le rôle de leader, on ne te le donne pas. C’est à toi de t’investir pour en devenir un ». Et d’évoquer ensuite la joie simple de retrouver des amis dans ce groupe et de travailler dans la bonne humeur avec des jeunes qu’il trouve parfois un peu trop sages et d’autres qui ont une place particulière dans sa vie, à l’image de Yannick Nyanga dont il parle avec un joli éclat dans son regard.« Yannick et moi on a été dans la même situation. Mais on s’est toujours dit qu’il fallait pousser et qu’on finirait par revenir. Cinq ans après, c’est joli qu’il soit là. C’est une forme d’exemple pour tous les joueurs ».

Source: lequipe.fr

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