Fabien Galthié s’apprête à redistribuer totalement les cartes pour le deuxième test de la tournée estivale. Une révolution dans le XV de départ qui intrigue autant qu’elle suscite la curiosité.

Le sélectionneur tricolore n’a pas l’habitude de tout chambouler entre deux matchs. Et pourtant, à l’approche de l’acte II contre les All Blacks, prévu ce samedi 12 juillet à Wellington (9h05), le staff des Bleus semble avoir décidé de faire table rase… ou presque.

À l’issue d’un premier test frustrant mais prometteur perdu de justesse (31-27), la France devrait présenter une formation largement inédite. Une dizaine de changements sont dans les tuyaux, dont plusieurs symboliques.

Galthié ose un changement de cap audacieux

À Dunedin, le XV de départ cumulait une moyenne de 14,5 sélections. Cette fois-ci, elle pourrait chuter à 4,3 comme l’explique le journal L’équipe. De quoi faire bondir les observateurs les plus critiques. « En ce moment, trente minutes, c’est un peu le maximum pour lui », lâchait récemment Ronan O’Gara à propos de Georges-Henri Colombe, évoquant sa condition physique et son implication.

Le pilier droit, très peu utilisé cette saison avec La Rochelle, devrait pourtant être titularisé. Un signal fort envoyé par le staff, qui veut évaluer sa capacité à rebondir. « J’adore « GH », et je suis très déçu », avait ajouté O’Gara, non sans une pointe d’amertume.

Une deuxième ligne sans expérience, mais pas sans tempérament

L’association Halagahu-Brennan, si elle se confirme, offrira une deuxième ligne musclée et déterminée. Les deux hommes cumulent zéro sélection, mais affichent des statistiques défensives très solides. Avec la suspension de Scott Barrett côté néo-zélandais, cette jeunesse agressive pourrait bien être une opportunité à saisir.

Cette orientation physique assumée se prolongera en troisième ligne avec Esteban Abadie, promu numéro 8, et chargé de l’organisation des touches. Une mission clé pour maintenir la stabilité du collectif tricolore dans un match où la conquête pourrait être déterminante.

Une ligne de trois-quarts transformée

Gaël Fickou, capitaine et joueur cadre, pourrait tout simplement sortir de la feuille de match. Une décision inattendue, mais assumée par le staff.

Ils seront rejoints par Nicolas Depoortere et Pierre-Louis Barassi au centre, deux joueurs tout juste sortis d’une finale de Top 14 et aux profils explosifs. « Les supporters savent maintenant que nous ne sommes pas venus ici simplement pour progresser, nous sommes venus pour essayer de gagner », a prévenu Shaun Edwards, entraîneur de la défense, à l’issue de l’entraînement de mardi.

Un test grandeur nature avant Hamilton

À travers cette rotation massive, Fabien Galthié semble jouer sur deux tableaux : préserver les organismes pour les trois tests, et mesurer le potentiel réel de la relève face à l’élite mondiale. Les choix opérés ne répondent pas qu’à une logique de fraîcheur. Ils témoignent aussi d’une volonté d’expérimentation maîtrisée. Et d’un message clair envoyé aux joueurs : la concurrence est ouverte, et tout le monde a sa chance.

Rendez-vous samedi matin pour un deuxième round qui s’annonce intense, à la fois révélateur pour certains, et potentiellement décisif pour l’avenir de plusieurs jeunes visages du XV de France.

Voici la composition probable du XV de France : 

Barré – Attissogbe, Depoortere, Barassi, Gailleton – (o) Segonds, (m) Le Garrec – Van Tonder, Abadie, Bochaton – Halagahu, J. Brennan – Colombe, Barlot, Erdocio.