Sixième et dernier qualifié pour les phases finales du championnat, le Racing-Métro ne sera pas favori de son match de barrage contre Toulon. Mais les Franciliens ne considèrent pas cela comme un désavantage. Au contraire.

Libérés, les Franciliens. Sixièmes et derniers qualifiés après avoir décroché le bonus défensif à Agen en clôture de la saison régulière du championnat (25-22), ils abordent les phases finales du Top 14 avec l’envie de prendre du plaisir sans calculer. Entre l’éviction de Simon Mannix, le départ précipité de Sébastien Chabal ou la fronde des joueurs pour obtenir un remaniement du staff technique, le club a traversé d’importantes zones de turbulences ces derniers mois. Mais la qualification récompense la capacité des dirigeants, de l’encadrement et du groupe à garder le cap dans la tempête. « C’est le moment de se rendre compte que ce n’était pas une saison facile et qu’on aborde finalement une semaine de quarts de finale, estime Gonzalo Quesada, nommé entraîneur des arrières fin novembre. On s’est dit de la vivre avec beaucoup d’enthousiasme, presque de la joie de pouvoir vivre ces moments et de ne pas se rajouter un excès de responsabilité. » Avant de se déplacer à Mayol pour défier Toulon samedi en barrages, les Racingmen ont l’étiquette d’outsider collée dans le dos.

Un statut souvent plus simple à gérer dans l’approche du match. « On ne sera pas favori, loin de là, mais la pression est sur leurs épaules », explique Henry Chavancy. « Cette équipe a montré cette année qu’elle pouvait être plus forte que nous », souligne lui Quesada. Diplômé universitaire en psychologie du sport, l’ex-international argentin reconnaît l’influence du contexte sur la rencontre. « Il y a des choses qu’il ne faut pas se cacher, surtout dans notre culture latine. Favori ou pas favori, recevoir ou jouer à l’extérieur, être candidat au titre ou pas, ça joue dans la tête des joueurs. » Présent dans les tribunes du Vélodrome, Quesada avait certainement constaté que les Franciliens avait été écrasés par l’événement en demi-finales contre Montpellier la saison passée. Largement favoris après avoir terminé deuxième de la phase régulière, ils étaient passés à côté de leur sujet en première période. Ils avaient relevé la tête au retour des vestiaires mais partis de trop loin, ils avaient échoué d’un point (25-26) et laissé le MHRC filer vers le Stade de France pour la finale du Top 14.

Avant de se rendre dans le Var, les hommes de Pierre Berbizier devront plutôt s’appuyer sur leur revers à Clermont en 2010. En barrages du championnat sur la pelouse de Marcel-Michelin, ils avaient sérieusement bousculé l’ASMCA, future championne de France. Pas aidés par l’arbitrage de Christophe Berdos, ils étaient passés tout près de l’exploit (21-17). La défaite du RCT en finale du Challenge européen contre Biarritz pourrait aussi leur servir d’exemple. « Biarritz nous a montré la voie à suivre, à nous de nous engouffrer dans la brèche », sourit Chavancy. A l’image de son équipe, le Strasbourgeois est passé par des hauts et des bas au cours de la saison. Mais il revient en forme au meilleur des moments. « Depuis trois-quatre mois, on est sur une dynamique positive, avec des bons matchs contre les grosses équipes de ce championnat. On entame ces phases finales avec beaucoup de confiance et on est sûr de nos forces. » Montpellier avait bien fini sixième de la phase régulière l’an passé. Ça n’avait pas empêché les Héraultais de frôler le titre de champion de France.

Source: rugby365.fr