Le RCT trahit par ses cadres ( Source La Provence )

Le RCT trahit par ses cadres ( Source La Provence )

4 janvier 2010 - 14:31

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BAS UNE MARSEILLE + PATRICK COULOMBJusqu’au bout, le RCT a dû courber l’échine. Cette fin d’après-midi avait été suffisamment catastrophique comme ça, mais il fallut encore que l’équipe varoise achève son calvaire à quatorze avec la sortie de Pierre Mignoni sur blessure. Comme un symbole.

Car hier, le RC Toulonnais a passé son temps, ou presque, à jouer en infériorité numérique. Et cela ne pardonne évidemment pas quand on s’aventure du côté de Clermont. Entre actes d’indiscipline et coups du sort, le déséquilibre des forces s’est prolongé durant une bonne demi-heure. Ordinairement, le vice-champion de France n’a pas besoin de conditions pareilles pour faire mal. Aussi, il a donné l’impression de marcher sur son adversaire par moments. L’écart qui sépare un groupe façonné comme du papier à musique et une formation en manque de repères définitifs est soudainement apparu béant.

Il fut d’autant plus flagrant que ce Toulon quelque peu remanié (Bruno, Williams et Kefu au repos, Mignoni et Kubriashvili d’abord sur le banc, Auelua blessé) n’a pas pu compter sur les cadres présents, des hommes de base défaillants. Cela fut vrai pour Jonny Wilkinson, auteur d’un sans faute quatre jours plus tôt face à Albi mais incapable de réussir la moindre de ses tentatives au pied, hier (3 pénalités et 1 drop).

Légèrement touché au dos, il n’allait pas reprendre du service en 2e mi-temps.  » ll nous a tellement offert de points depuis le début de la saison que l’on ne va pas commencer à le montrer du doigt dès qu’il connaît un jour sans, a tenu à rappeler Philippe Saint-André. Cela arrive. »

St-André : « On ne pouvait pas espérer autre chose »

Un autre leader est passé au travers, hier. En dehors de Contepomi encore un peu juste, Joe Van Niekerk a ainsi multiplié les approximations. Il a surtout disjoncté et écopé d’un carton jaune à un moment où Toulon avait encore pied. « C’est dommage, car on tenait tête, alors« , regrettait Saint-André sans accabler plus que ça son capitaine.

Le RCT n’a de toute façon jamais pu respirer dans ce match. D’emblée, son adversaire l’a privé d’air, mais si celui-ci a poussé de toutes ses forces, la route a quand même mis du temps pour s’ouvrir en grand devant lui. Il avait beau enchaîner les groupés pénétrants, la défense varoise se recroquevillait, alors, instantanément sur le porteur du ballon. Le double geste insensé de Van Niekerk -deux cravates successives sur Floch et Nalaga lancés en contre-attaque- a donc déréglé ce bel ordonnancement provençal.

Si exemplaire par ailleurs, le Sud-Africain n’a pas l’habitude de perdre ses nerfs, mais hier, son bref coup de sang a eu une incidence notable. À quatorze, son équipe a fini par céder devant des assauts adverses à plusieurs temps. Sonné, le RCT ne s’est jamais remis de cette sale période et il n’a existé que sur de très rares séquences après la pause. Il a même dû composer avec une nouvelle exclusion temporaire. Celle d’El Abd.

Cette fois, Clermont allait tirer profit des circonstances de manière plus nette. « Dans un tel contexte et contre une équipe de ce niveau, on ne pouvait pas espérer autre chose, lâchait Saint-André en rejoignant le bus du club. On a huit heures de car pour réfléchir à tout ça. » Ce ne sera pas de trop.

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