La belle histoire de Montauban, promu surprise du dernier exercice de Pro D2, tourne au feuilleton.

Alors que le club célébrait son retour en Top 14 après quinze ans d’absence, la saison s’est rapidement transformée en parcours semé d’embûches.

Entre résultats catastrophiques sur le terrain et affaires extra-sportives impliquant deux figures du vestiaire, Fred Quercy et Jérôme Bosviel, l’USM Sapiac traverse une période aussi agitée que décevante.

Sur le terrain, un promu confronté à la dure réalité du Top 14

Miraculé de la dernière phase finale de Pro D2, Montauban, seulement sixième à l’issue de la saison régulière, avait enchaîné les exploits pour s’offrir un retour inespéré dans l’élite — une première depuis 2010. Mais le conte de fées a vite pris fin.
Sous les ordres de Sébastien Tillous-Borde, les Tarn-et-Garonnais n’ont toujours pas remporté le moindre match cette saison.

Avec 281 points encaissés en six journées, soit une moyenne de 46,8 par match, l’USM possède tout simplement la pire défense du championnat.

La maigre consolation ? Montauban compte trois points au classement, soit trois de plus que Perpignan, lanterne rouge encore fanny. Treizième et barragiste virtuel, le club signerait sans hésiter pour cette position en fin de saison.

L’affaire Quercy secoue les vestiaires

Capitaine charismatique et figure du titre de champion de Pro D2, Fred Quercy est l’un de ceux qui symbolisaient le mieux le renouveau de Sapiac. Mais depuis ses propos incendiaires sur Fabien Galthié, le troisième-ligne s’est attiré les foudres du rugby français.

Dans une interview, il avait évoqué son passage à Montpellier entre 2012 et 2015 : « Il a été à la fois le meilleur entraîneur que j’ai eu, indiscutablement (…) mais aussi la plus grande merde sur le plan humain. »

Ces déclarations n’ont pas du tout plu à la Fédération française de rugby, employeur actuel de Galthié, qui a suspendu temporairement sa licence avant de saisir la commission de discipline de la LNR. Quercy, qui n’a disputé que la moitié des rencontres cette saison, sera entendu mercredi prochain.

Une affaire embarrassante pour un club déjà en pleine tourmente.

« Je savais que ce n’était pas bien, mais c’était plus fort que moi » : les aveux de Bosviel

Comme si cela ne suffisait pas, un autre cadre de l’effectif, Jérôme Bosviel, a livré une confession bouleversante ce mardi dans La Dépêche et Midi Olympique. L’ouvreur de 35 ans, meilleur joueur de la dernière saison de Pro D2 et véritable légende du club, a révélé avoir puisé dans la cagnotte de l’amicale des joueurs pour financer son addiction aux jeux d’argent.

Le joueur explique avoir agi dans un moment de détresse : « Je savais que ce n’était pas bien, mais c’était plus fort que moi, avec toujours cette idée de rembourser ce que je prenais. »

Pour un club censé écrire un nouveau chapitre de son histoire, la marche du Top 14 s’est transformée en calvaire.

La cohésion du groupe, déjà fragilisée par les blessures et la fatigue, doit désormais survivre à des scandales successifs qui plombent la dynamique collective.

Reste à savoir si le club saura, comme il l’a souvent fait par le passé, se relever dans la tempête.