Cette semaine, c’est un véritable show médiatique qui nous est offert par les deux présidents Mourad Boudjellal et Jacky Lorenzetti.

Interrogé dans les colonnes de Var-matin, les deux hommes expliquent chacun que leur équipe est outsider dans cette phase de la compétition. Extrait:

Lorenzetti: « Cette saison on s’est bien rattrapé après des débuts difficiles et dans nos confrontations directes, leur victoire est plus large et la nôtre plus récente. Toulon a fait un super parcours en H-Cup jusqu’en finale, alors que nous n’avons gagné qu’un match de poule. On vient de faire un match intéressant contre Toulouse, mais ça ne nous place pas comme favori. Pour la demie, on devra se passer de Szarzewski et d’un ou deux blessés de plus, mais on vendra chèrement notre peau. »

Boudjellal: « Le Racing-Métro ne court plus qu’un seul lièvre et reste sur une belle dynamique après son succès à Toulouse. Et vaincre à Toulouse vous donne toujours le sentiment d’être immortel. De notre côté, on aura peut-être la tête à Cardiff. On risque de se dire qu’il faut en garder sous la semelle… »

S’ils sont bien d’accord sur un point, c’est sur leur différence. Les deux hommes avouent être différents l’un de l’autre. Extrait:

Lorenzetti: « On ne se ressemble pas du tout. Je suis un homme du Nord et lui du Sud. Le train de vie quotidien de Mourad c’est le festival de Cannes, le strass et les paillettes. Je suis plus réservé et davantage un homme de dossiers. Pour autant, on partage un certain nombre d’idées sur l’avenir du rugby français mais on l’exprime dans des formes différentes. Lui est toulonnais et exubérant, moi je suis parisien et discret. »

Boudjellal: « On est différents, mais avec des différences respectables qui viennent de nos métiers. J’ai vendu du rêve et j’ai ensuite bâti du concret. Lui, il a fait l’inverse. Il a construit et aujourd’hui, il commence à vendre du rêve… »

Interrogé sur le parcours de chacun, les deux hommes avouent ne pas être jaloux l’un de l’autre. Mourad Boudjellal affirme même être admiratif du parcours de son homologue Francilien. Extrait:

Lorenzetti: « Je sens qu’il y a une fracture entre Mourad Boudjellal, Bernard Laporte et le rugby Français. Moi avec Mohed Altrad et d’autres présidents, on se situe à mi-chemin. Le rugby doit être au centre du spectacle et que les flonflons autour ne doivent pas être essentiels. Pourquoi je serai jaloux ? J’ai eu plusieurs vies. Une première vie Foncia, que j’ai créé sans rien demander à personne. Une entreprise leader en Europe qui a créé 7600 emplois que j’ai ensuite vendue. Je suis resté en France où je paie mes impôts car je dois tout à ce pays. Je n’ai aucune raison d’être jaloux de Mourad Boudjellal. Moi, je ne suis pas dans le rugby pour exister et pour qu’on me reconnaisse. J’ai horreur de ça, et puis faire les « Grosses têtes » ne m’intéresse pas. Au niveau sportif, le Racing s’est toujours qualifié pour les phases finales depuis sa remontée en Top 14, ce qui n’est pas le cas de Toulon.

Boudjellal:  « Je suis plutôt admiratif de sa capacité à gérer une telle usine à gaz. »