À quelques jours de la réception de l’Aviron Bayonnais, le Stade Rochelais avance sur une ligne de crête. Entre fatigue accumulée par certains cadres revenus d’Afrique du Sud, fraîcheur retrouvée pour d’autres restés à quai ou en vacances, et souvenirs encore douloureux des derniers faux pas à Marcel-Deflandre, l’équation est délicate.

Le revers concédé face à Castres (17-19) hante toujours les esprits. D’autant plus qu’il avait été concédé à domicile, dans un contexte pourtant favorable. Jules Favre ne l’élude pas via Sud-Ouest. « Le moindre faux pas t’écarte. Deux faux pas, c’est la punition, tu cours après toute la saison. »

Pour le centre rochelais, ce match avait été abordé dans de mauvaises dispositions mentales, conséquence directe de la lourde défaite encaissée à Toulon quelques jours plus tôt. « On s’était un peu foutu le bouillon (…) puis on s’était fait punir. »

La crainte d’un scénario similaire existe, surtout après le revers subi face aux Stormers (42-21). Mais Favre tempère. « Non, il y a eu des belles choses. (…) On savait qu’on avait un groupe rajeuni. » Une tournée sud-africaine qui a aussi permis à plusieurs jeunes de marquer des points, pendant que les cadres – restés à La Rochelle ou mis au repos – retrouvaient de la fraîcheur.

Toute la semaine a été consacrée à recoller les morceaux. « Lundi, on les a vus quand ils sont rentrés, ils étaient éprouvés. (…) Mardi, on s’est bien connectés pour mettre au point la stratégie », détaille Favre. Le collectif semble progressivement se reformer, même si l’état de forme n’est pas encore optimal. « Pas à 100 %, mais à 95. »

Reste le contexte du match. Un temps humide annoncé, propice à un rugby d’hiver qui a récemment posé problème aux Maritimes. « Il faut ressortir des enseignements du match de Castres », insiste Rémi Talès, conscient que Bayonne excellera dans ce registre. Le technicien rochelais prévient : engagement, discipline, rucks et conquête seront non négociables face à une équipe basque dense, structurée et renforcée au fil des saisons.

À Deflandre, Bayonne n’est jamais un adversaire banal. Jules Favre s’en souvient : « C’était un peu comme une délivrance (…) le bout du tunnel. » Cette fois, il ne s’agira pas seulement de gagner, mais d’envoyer un signal clair : La Rochelle ne peut plus se permettre de douter chez elle.