Le Stade Rochelais veut apprendre à jouer sans Skelton et Atonio

Le Stade Rochelais veut apprendre à jouer sans Skelton et Atonio

Le samedi 25 octobre 2025 à 14:58 par David Demri

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En pleine mutation de son jeu, le Stade rochelais cherche à se réinventer. Moins dominant physiquement, privé de plusieurs cadres aux profils puissants, le club maritime tente désormais de développer “l’intelligence tactique” de son effectif, pour faire la différence autrement que par le seul combat.


Un mot devenu central : “intelligence”

Depuis le début de saison, le terme revient sans cesse dans la bouche des entraîneurs rochelais. Après la défaite inaugurale face à l’UBB, Ronan O’Gara avait pointé du doigt le manque de discernement de ses joueurs : « On a manqué clairement d’intelligence pour renverser le champion d’Europe en titre. »

Un constat partagé par son staff.

« On n’a pas le même profil de joueurs sur la pelouse. Sans Will Skelton, sans Uini Atonio, déjà, on n’a pas deux joueurs de classe mondiale, au profil rare en Top 14 », analyse Romain Carmignani, adjoint de l’entraîneur irlandais.

« La question qu’on se pose, c’est « comment on joue quand on n’a pas ces deux joueurs-là ? » C’est un jeu différent. Moins sur l’opposition, plus dans la tactique et la stratégie, pour avoir des options différentes que du jeu frontal […] On cherche les zones où l’on a de la fraîcheur pour aller marquer des points. »

L’idée est claire : penser avant de percuter. Trouver la faille plutôt que forcer le passage.


S’adapter à un effectif différent

Depuis plusieurs semaines, les Maritimes s’efforcent de traduire cette évolution dans leur jeu.

Leur staff a d’ailleurs identifié le déplacement à Montpellier (37-13) comme un cas d’école à ne plus reproduire.

« Tactiquement, souligne « Carmi », on n’a pas su s’adapter à leur pression défensive. Il y a plusieurs séquences où l’on fait onze phases de jeu avant de jouer au pied… On a complètement déjoué, dans nos 40 mètres, à perdre beaucoup d’énergie. »

Une analyse confirmée par Rémi Talès, en charge des trois-quarts :

« C’est quelque chose qu’on ne veut pas reproduire. Ce qu’on veut, c’est jouer dans les bons espaces et, une fois qu’on y est, mettre de la vitesse pour ne pas user nos joueurs à jouer bêtement dans des fausses zones – où on a l’impression qu’on avance mais en fait on n’avance pas – pour, après, ne pas être précis dans les zones où, justement, on doit être concentrés et efficaces. On veut développer nos joueurs pour qu’ils arrivent à prendre les meilleures décisions possibles en fonction de ce à quoi ils vont être confrontés. »


Vers un rugby plus cérébral

Contrainte par les absences de ses leaders de mêlée et d’impact, La Rochelle est en train de se transformer en équipe plus mobile, plus stratégique.
Cette approche demande du temps, de la patience et une adaptation collective.

Mais le message de Ronan O’Gara et de son staff est limpide : le futur du Stade rochelais passera par la tête autant que par les bras.

Comme le rappelle Midi Olympique, depuis 2 ans, le Stade Rochelais a joué 22 matches sans Atonio et Skelton. Pour quel bilan ? Seulement 5 victoires dont notamment Perpignan et Montauban, deux mal classés.

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