Il a tout connu avec Montauban : la galère, la gloire et les remords. À 35 ans, Jérôme Bosviel, ouvreur emblématique de l’USM, a choisi de briser le silence pour Midi Olympique.

Rongé par une addiction aux jeux d’argent, il confie avoir commis « l’irréparable » en détournant l’argent de la caisse commune des joueurs. Un geste qui l’a isolé, avant qu’il ne décide de se reconstruire.

Héros de la montée historique de Montauban en Top 14, Bosviel vivait pourtant un cauchemar loin des terrains. Miné par des démons personnels, il s’enfonçait dans une spirale autodestructrice.

Lui-même l’avoue aujourd’hui. Extrait :

« Je n’étais plus moi-même. J’ai fait une connerie. J’ai honte. »

Le meilleur marqueur de l’histoire de la Pro D2, pourtant honoré comme meilleur joueur de la saison lors de la Nuit du Rugby, cachait un lourd secret : une dépendance aux jeux d’argent. Extrait :

« Je suis tombé dans les jeux, le poker et le PMU. Je l’ai caché à tous mes proches. J’avais un sentiment de honte. Je suis l’aîné de la fratrie, je suis père de famille, je ne voulais pas en parler… Quand je venais au rugby, je ne pensais pas à ça. Mais une fois en dehors, je m’enfermais là-dedans. »

Président de l’amicale des joueurs, il gérait la caisse commune servant à financer les moments de convivialité du groupe. Mais, acculé, il finit par franchir la ligne rouge en début de saison dernière. Extrait :

« Je notais tout ce que je prenais sur un carnet pour ensuite pouvoir renflouer le compte. Je vous jure que je voulais tout rembourser, au centime près. »

Peu à peu, les retraits s’accumulent. Jusqu’à ce que ses coéquipiers découvrent la vérité, en fin de saison. Extrait :

« Le lundi de la reprise, il y a eu une réunion avec tout le groupe. Je leur ai avoué pour la première fois ce que j’avais fait. Sur le moment, ça met forcément un coup, mais c’était nécessaire. Certains m’en ont voulu et m’en veulent encore. Je suis conscient que je les ai déçus. »

Sous suivi thérapeutique depuis janvier 2025, Bosviel tente aujourd’hui de se reconstruire. Il assure avoir soldé ses comptes, au sens propre comme au figuré. Extrait :

« J’ai remboursé plus que les sommes empruntées. Maintenant, je n’aspire qu’à une seule chose : jouer au rugby. »

L’US Montauban, sans être directement impliquée dans l’affaire, a accompagné le joueur dans sa démarche de réparation et de retour à l’équilibre.