Le RCT a bien décroché les quatre points face à Castres, mais sans convaincre. Brouillons dans leurs transmissions, maladroits dans leurs choix et encore trop indisciplinés – dix pénalités concédées –, les Varois ont laissé planer un parfum d’inachevé.

Face à un CO appliqué mais loin d’être irrésistible, les Rouge et Noir ont longtemps manqué de liant et de rythme. Ce n’est qu’après les entrées de Jaminet, précis, et la fulgurance de Dréan qu’un semblant de continuité offensive est enfin apparu, permettant de débloquer un duel jusque-là terne.

Au classement, Toulon grimpe provisoirement à la quatrième place, mais le contenu interroge. Si les hommes de Pierre Mignoni se félicitent du résultat, Castres peut nourrir de sérieux regrets. Et sur la rade, certains ne manqueront pas de pointer les signes de fébrilité entrevus dans cette prestation sans relief.

De son côté, le Castres Olympique n’a pas trouvé beaucoup de solutions offensives. Une constante toutefois : son ouvreur. Auteur de l’intégralité des points de son équipe – douze au total –, il a multiplié les initiatives pour maintenir les siens dans la partie. Tout n’a pas été parfait, notamment dans la précision au pied, mais son activité et sa volonté en font l’un des rares Castrais à sortir du lot dans une rencontre compliquée.

Du côté de Toulon, le coup de géni est signé Gaël Dréan. Effacé pendant une bonne partie de la rencontre, il a suffi d’une brèche pour que l’ailier varois frappe encore. Un éclair de vitesse, un duel gagné, et voilà déjà son deuxième essai en deux journées de Top 14.

L’homme fort du couloir droit a signé une course folle de 65 mètres avec, à la clé, un franchissement décisif qui a changé le visage du match. Après avoir terminé meilleur marqueur la saison passée, le numéro 14 du RCT confirme qu’il reste l’une des armes les plus redoutables du championnat.

Les bons points côté Toulonnais ? Tout d’abord son arrière Melvyn Jaminet.

Son entrée a fait basculer la rencontre. Appelé dès le début du second acte pour suppléer Marius Domon (55e), l’arrière toulonnais a dynamité la fin de match face au CO. Inspiré, il délivre la passe qui envoie Gaël Dréan inscrire un essai d’anthologie, avant d’ajouter les points de la transformation.

Quelques instants plus tard, il enfonce le clou d’un sublime drop, scellant pratiquement le sort de la partie. En une trentaine de minutes, il a incarné l’efficacité et le sang-froid qui ont offert au RCT une victoire étriquée (16-12), mais ô combien précieuse.

Autre joueur Varois à s’être distingué : Beka Gigashvili.

Dans une rencontre verrouillée où l’essentiel s’est longtemps résumé à un bras de fer territorial et à l’adresse des buteurs, il a été l’un des rares à sortir du lot. Ballon en main, son impact a fait reculer tout ce qui se trouvait sur sa trajectoire.

En défense, il n’a pas ménagé ses efforts : huit plaquages réussis sur dix tentatives. Solide comme un roc, le pilier varois s’est affirmé comme l’un des hommes forts du pack, symbole d’une puissance qui a pesé sur l’ensemble du match.

En revanche, un joueur du RCT s’est montré en difficulté contre le CO : le pilier gauche Jean-Baptiste Gros.

Alors que son compère de première ligne brillait par sa puissance, lui a sombré. Habitué à peser dans le jeu, il n’a jamais trouvé ses marques dans ce duel d’hommes. Bousculé en mêlée fermée, pénalisé à plusieurs reprises, il a même offert des points faciles à l’adversaire. Son ultime faute, commise juste avant d’être remplacé par Dany Priso, a symbolisé un match raté. Une prestation en net contraste avec les standards attendus à ce poste clé.